Le mouvement du grève interprofessionnelle du 5 décembre, entre autres à la SNCF, est avant tout "une mobilisation contre la fin des régimes spéciaux", a affirmé vendredi Emmanuel Macron, visant notamment "les grandes entreprises de transports". "Mais c'est l'engagement que j'ai pris devant les Français", a ajouté le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse à Nesle, dans la Somme, à l'issue de deux jours visite dans sa ville natale d'Amiens.
Une mobilisation "étrange"
"Si d'autres veulent brouiller l'exercice c'est leur responsabilité, pas la mienne" (...). "Cela fait quelques mois que les uns ou les autres, inspirés par une logique de politique politicienne ou par une vision de la société que je ne partage pas, veulent à chaque occasion créer le désordre". Il a jugé "étrange" une mobilisation contre une réforme "dont on ne connaît pas les termes exacts", avant de rappeler que "les régimes spéciaux ont tous vocation à retrouver le régime universel. Il ne faut plus embaucher de nouveaux jeunes qui seront dans le système historique, ça n'a plus aucun sens", a-t-il insisté. "Je ne vais pas expliquer au chauffeur de bus d'Amiens que sa retraite n'a rien à voir avec (celle) d'un chauffeur de la RATP".
Il a finalement mis en garde "tous ceux qui essaient de jouer avec les peurs (qui) non seulement se trompent de combat", mais aussi "prennent des responsabilités au regard de la démocratie". "Le droit de manifester doit être respecté, dans un cadre, celui de la non violence. Tous ceux qui franchissent cette ligne sont les ennemis du droit de manifester. Je fais le distinguo. Toute formation politique comme toute formation syndicale s'honoreraient à exprimer clairement ce distinguo", a-t-il répété.