Invité de la matinale d'Europe 1 ce samedi, Jean-Yves Caullet, président du Conseil d'administration de l'Office national des forêts (ONF) s'est exprimé sur les différents feux violents qui ont brûlés des milliers d'hectares en France cet été. À Landiras, la Teste-de-Buch ou bien dans l'Hérault, les feux ont été particulièrement dévastateurs, réduisant en cendres les forêts. Aujourd'hui, Jean-Yves Caullet appelle à trouver les bonnes solutions pour régénérer nos forêts.
"Il faut réussir à avoir une forêt durable"
"La forêt telle que l’on a hérité de nos ancêtres, on va devoir la conduire de ce qu’elle est à ce que nous croyons qu’elle devrait être. Si nous employons de multiples solutions, nous aurons beaucoup plus de chances de trouver la bonne sur le long terme", a-t-il expliqué au micro d'Europe 1. Si l'on veut régénérer les forêts, "il n'y a pas de solutions miracles mais un ensemble de possibilités".
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Jean-Yves Caullet évoque plusieurs solutions, à mettre en place simultanément pour un meilleur taux de réussite sur le long terme. "Il faut réussir à avoir une forêt durable", précise le président, alors que le contexte climatique rend l'avenir incertain. La régénération naturelle est un point clé pour le renouvellement des forêts, mais également la replantation d'essences, peut-être plus adaptées au climat à venir dans les dix à vingt prochaines années. "Il faut utiliser une variété nouvelle quand le sol et le climat le permettent, en espérant que le climat de demain conservera nos efforts."
"C'est une course de vitesse"
La mutation génétique est aussi un outil "peu souvent expliqué" qui peut aider à créer des génotypes "plus adaptés à l'environnement". "C'est une course de vitesse", avoue Jean-Yves Caullet. "Des forêts qui résistent aux climats secs, on en connait, mais elles sont aussi malheureusement très inflammables." Selon le président, il faut avant tout unir nos forces. "Tout le monde doit se mettre ensemble pour l'entretien des forêts, et même la vérification des réglementations."
C'est une fois l'incendie passé que le travail de régénération se met rapidement en place. "Le grand chantier consiste à intégrer dans nos modalités de session un risque incendie, notamment dans les contrés au nord de la France, qui ont moins la culture de la prévention d'incendie qu'au Sud-Est".
"C'est une mauvaise année, et la saison des risques incendie n'est pas terminé" alerte le président. "95% des incendies sont d'origine humaine. Qui aime la forêt reste prudent."