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Laure Dautriche, édité par Romain David
Ce texte, examiné par les députés à partir de mercredi, prévoit notamment de relancer l'urbanisation des zones côtières.

Le projet de loi Elan soulève un vent de colère. Ce texte sur l'évolution du logement, l'aménagement et le numérique, examiné à partir de mercredi à l'Assemblée nationale, pourrait remettre en cause la loi littoral qui encadre les constructions en bord de mer. Quatre amendements déposés par des députés LREM permettraient en effet de passer outre cette loi de 1986 qui interdit les constructions sur certains espaces laissés vierges. Les associations de protection de l'environnement tirent la sonnette d'alarme, refusant une nouvelle bétonisation des côtes françaises. Elles estiment que le projet du gouvernement ouvre une brèche dans la protection du littoral.

Les "dents creuses" menacées. Si ces amendements sont adoptés, les maires des villes pourront rendre constructibles des endroits qui ne l'étaient plus, et donc autoriser la construction de maisons, bâtiments ou espaces agricoles dans des zones aujourd'hui préservées, ces parcelles vides que l'on voit souvent entre deux maisons d'un village de bord de mer, et que l'on appelle aussi des "dents creuses". Toutefois, les amendements ne s'attaquent pas à la bande des 100 mètres à partir du rivage. Elle reste sanctuarisée, c'est-à-dire inconstructible, même en cas de dents creuses.

Relancer le développement de certains territoires. Le projet concerne vraiment les espaces naturels à l'arrière du front de mer, entre deux zones habitées par exemple. Une mesure sur laquelle compte beaucoup le maire de Bonifacio, Jean-Charles Orsucci, pris en étau entre la loi littoral d'un côté et celle sur la montagne de l'autre. "L'enjeu est de permettre, par exemple, la construction de champs photovoltaïques ou de parcs éoliens. Or, aujourd'hui, lorsque je veux installer ce type d'ouvrages en dehors des zones constructibles pour ne pas déranger ceux qui ont des maisons, eh bien je suis face au principe de non-continuité d'urbanisation. Je n'ai pas le droit de le faire", explique-t-il à Europe 1.

Ce maire assure par ailleurs qu'il est prêt à construire des bâtiments qui préservent l'environnement en récupérant les eaux de pluie, ou avec des toits végétalisés.