GNL gaz naturel liquéfié 1:31
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Louise Sallé, édité par Solène Leroux , modifié à
Pour réduire sa dépendance au gaz russe, l'Union européenne se tourne vers le gaz naturel liquéfié américain (GNL). Mais les techniques d’extraction, et le processus pour rendre ce gaz liquide, afin de le transporter par bateau, sont plus polluantes que le gaz acheminé depuis la Russie via des gazoducs.
DÉCRYPTAGE

L'extraction et la production de gaz naturel liquéfié, le GNL, en provenance des États-Unis, émet deux fois plus de CO2 que le gaz russe, qui lui est acheminé en Europe par des gazoducs. La raison ? Le processus pour rendre ce gaz liquide, et le transporter par bateau, est très énergivore, explique Thomas Pellerin-Carlin, spécialiste des politiques européennes en énergie et climat à l'Institut Jacques Delors. "La température qu'il faut atteindre pour le gaz naturel liquéfié atteint les moins de 160 degrés Celsius, donc il faut consommer énormément d'énergie pour y arriver", indique cet expert.

"Le deuxième point problématique, c'est que le gaz naturel liquéfié a tendance à s'enfuir", poursuit-il. "Ces fuites, c'est du méthane, un gaz à effet de serre extrêmement puissant qui réchauffe l'atmosphère extrêmement rapidement, et accélère le réchauffement climatique."

Des fuites de méthane également importantes lors de l'extraction du gaz de schiste

De plus, le gaz naturel liquéfié est principalement issu du gaz de schiste, obtenu par fracturation de roches. Et cette méthode d'extraction est très polluante, reprend Thomas Pellerin-Carlin. "C'est une technologie qui va créer beaucoup de microfissures, et engendrer davantage de fuites de méthane qu'avec les méthodes conventionnelles", détaille-t-il au micro d'Europe 1. "Ce méthane va remonter à la surface de la Terre, il ne va pas réussir à être capté par l'entreprise et va s'échapper dans l'atmosphère pour réchauffer le climat."

L'Europe a néanmoins imposé ses conditions : les pays membres n'accepteront ce gaz que si les Américains s'engagent à réduire leurs fuites. Mais les effets de ces politiques, longues à mettre en place tout au long du processus industriel, ne seront visibles que sur le long terme.