Pesticides, maladies, espèces invasives... les abeilles sont en danger ! Et il faut s'en inquiéter. "L'abeille est une gardienne de notre avenir ou une sentinelle de notre environnement. Elle est un petit peu le témoin d'un dérèglement qui se passe depuis un certain nombre d'années", a expliqué Paul Fert, apiculteur, vendredi au micro de Wendy Bouchard sur Europe 1.
"Une bouchée sur trois dépend entièrement" du travail des abeilles. Sans le travail des abeilles, notre alimentation serait menacée. "Elles assurent la pollinisation et donc la survie de plus de 75% de nos cultures. Cela correspond à un tiers de notre alimentation. Une bouchée sur trois de ce que nous mangeons dépend entièrement de ce travail de pollinisation, assuré par les abeilles", affirme Paul Fert. D'après les chiffres de l'ONU, sur les 100 espèces végétales qui fournissent 90% de la nourriture dans le monde, 70% dépendent des abeilles pour leur pollinisation.
"La disparition des abeilles serait une catastrophe absolue", abonde l'écrivain Didier van Cauwelaert, auteur de Les abeilles et la vie (Michel Lafon) et Et si tu étais une abeille (Michel Lafon). "Einstein a bien dit et écrit la fameuse phrase : 'Le jour où l'abeille disparaîtra, l'homme n'aura plus que quatre années à vivre.'"
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"Si les semences ne sont pas pollinisées, c'est 90% de production en moins.". Si les abeilles sont les principales ouvrières de ce "travail de pollinisation" auquel Paul Fert fait référence, c'est parce qu'elles "ont une polyvalence très large, elles peuvent aller sur un très grand nombre de fleurs". Même s'il ne faut pas oublier les insectes pollinisateurs sauvages, le rendement des abeilles représente "un gain de productivité sur certaines cultures", notamment les "fruitiers" ou encore de nombreuses "plantes maraîchères". Paul Fert évoque également les "semences qui seront utilisées par les agriculteurs" : "Si elles ne sont pas pollinisées, c'est 90% de production en moins."
"La France est pour une fois en avance sur ce thème-là." Si les abeilles venaient à disparaître, "on parle de robots, de pollinisation à la main" pour les remplacer, "mais c'est vraiment un extrême" : "On peut, avant d'en arriver à de telles extrémités, sauvegarder cette abeille et ces pollinisateurs sauvages."
La prise de conscience se fait à l'échelle du monde : "On s'aperçoit qu'il y a des soucis au niveau de la survie des insectes au niveau mondial, avec de très rares exceptions." Et la France peut désormais se targuer de faire partie de ces exceptions. Cinq néonicotinoïdes, pointés du doigt par les apiculteurs pour leur impact sur la mortalité des abeilles, sont interdits en France depuis le 1er septembre : "La victoire des environnementalistes et des apiculteurs contre les fameux néonicotinoïdes a été saluée par les environnementalistes et les apiculteurs du monde entier. La France est pour une fois en avance sur ce thème-là."