Les barrages routiers tenus par des citoyens manifestant contre l'insécurité ont repris vendredi à Mayotte, selon la gendarmerie, prélude à un renforcement du mouvement envisagé pour lundi, jour de rentrée scolaire. Les barrages, initiés par une intersyndicale et qui entravent une grande partie de la circulation de l'île, se situent aux mêmes neuf points-clés que la veille, au nord, au centre et au sud.
Le chef-lieu encerclé lundi ? Les barrages devraient être maintenus jusqu'à vendredi soir, puis levés durant le week-end afin de permettre le ravitaillement des magasins. Mais les manifestants envisagent "l'encerclement de Mamoudzou" dès lundi, jour de rentrée scolaire. La rentrée scolaire a été sécurisée par le gouvernement, a assuré la ministre des Outre-mer vendredi sur RMC, avec "au total 200 forces de l'ordre de plus", soit "1.000 personnes en mesure de faire de la sécurité et de la lutte contre l'immigration".
Un mouvement de contestation populaire. Mayotte est secouée depuis plus de deux semaines par un mouvement de contestation populaire, avec manifestations et barrages routiers, pour protester contre l'insécurité, notamment aux abords des établissements scolaires, et plus largement contre la forte immigration clandestine provenant des Comores, à 70 km de ses côtes.
Jeudi, les forces de l'ordre sont intervenues pour disperser une cinquantaine de jeunes qui s'affrontaient dans le chef-lieu de l'île (Mamoudzou), ces rixes ayant fait plusieurs blessés légers, selon la police. Les policiers ont essuyé plusieurs jets de pierre et ont dû faire usage de grenades lacrymogènes. Conséquence des barrages, les stations-service de Mamoudzou ne désemplissent pas : plusieurs dizaines de personnes bloquées par des barrages routiers depuis plusieurs jours patientent pour se réapprovisionner en pétrole, en franchissant à pied les barricades.