10 millions d'armes à feu seraient détenues de manière non déclarée en France
La multiplication des règlements de compte entre dealers pour le trafic de drogue met en lumière un phénomène inquiétant en France : la circulation des armes à feu. Près de 1.000 d'entre elles ont par exemple été saisies l'an dernier dans le seul département des Bouches-du-Rhône.
Les règlements de compte entre dealers se multiplient en France. Un phénomène qui met en lumière la problématique de la circulation des armes à feu dans l'Hexagone. Dans les quartiers sensibles marseillais, le port d'une arme à feu est dangereusement banalisé, alerte Hassen Hamou, fondateur du collectif "Trop jeune pour mourir".
"Les gamins ont des armes comme s'ils avaient un portable. C'est extrêmement inquiétant parce que c'est un phénomène ancré dans la ville. Vous avez une arme à feu pour 500 euros aujourd'hui... Ça va jusqu'à 3.000 euros en fonction des armes", détaille Hassen Hamou qui milite pour un "plan de désarmement de la ville" de Marseille.
Des ports passoires
10 millions d'armes non déclarées circuleraient sur le territoire national, selon les données du ministère de l'Intérieur, dont 220.000 fusils d'assaut, rappelle Rudy Manna, porte-parole du syndicat Alliance. Les filières sont multiples selon lui.
"On a eu la période des Balkans. On a beaucoup d'armes venant de l'est de l'Europe et il y a fort à parier que des armes arrivent rapidement d'Ukraine. Ça transite par la route, mais ça transite aussi par la mer, les bateaux, et ça arrive régulièrement par les ports", confie-t-il au micro d'Europe 1.
Effectivement, la sécurité portuaire est insuffisante, relève la sénatrice socialiste, Marie-Arlette Carlotti, dans un rapport d'enquête parlementaire sur le narco-banditisme, remis en 2024. "Entre 2 et 5% des containers sont scannés sur l'ensemble des ports français. D'abord parce que la majorité des ports ne sont pas dotés de scanners et quand ils le sont, il n'y en a pas assez. Je sais que ça coûte cher à l'État, mais les moyens ne sont pas mis", alerte-t-elle.
De source policière, le port de Sète, dans l'Hérault, serait par exemple prisé par la filière d'approvisionnement turque.