Un homme a ouvert le feu sur des policiers stationnés sur les Champs-Élysées jeudi soir, faisant un mort et deux blessés parmi les forces de l'ordre. À trois jours du premier tour de l'élection présidentielle, la question de la sécurité des votants se pose une nouvelle fois. Les mesures de sécurité avaient déjà été renforcées par certaines villes après l'arrestation à Marseille de deux hommes qui semblaient viser un candidat à l'élection.
Des agents privés devant certains bureaux. Les événements de la nuit dernière vont-ils inciter les autorités à mobiliser des policiers ou des militaires en armes jusqu'à l'intérieur des bureaux de vote ? Pour l'instant, c'est encore interdit par l'article L.61 du code électoral et c'est ce qui a poussé certaines municipalités à prendre les devants. Elles renforceront leur propre dispositif de sécurité à l'aide d'agents privés qui pourront procéder à la fouille des sacs. Ce sera le cas pour un quart des bureaux parisiens ou encore à Nice où Christian Estrosi, le président de la métropole Nice-Côte d'Azur, a décidé de mettre en place dans chaque bureau de vote une sorte d'alarme en lien direct avec les commissariats.
Charge, par ailleurs, aux 70.000 présidents de bureaux de vote d'être vigilants dans l'enceinte même des bureaux de scrutin.
50.000 policiers et gendarmes supplémentaires. Cinquante mille policiers et gendarmes, seront mobilisés en plus des 7.000 militaires déjà déployés dans le cadre de l'opération Sentinelle, une disposition confirmée par Bernard Cazeneuve vendredi. Ils seront néanmoins uniquement à l'extérieur pour patrouiller autour des files d'attente et prévenir toute intrusion.
"Au-delà des moyens traditionnels, des unités spécialisées et d'intervention sont placées en état d'alerte pour garantir une réactivité totale", a assuré le Premier ministre à la sortie du Conseil de défense. Les CRS et les escadrons de gendarmerie mobile "seront plus orientés sur des missions de sécurisation des élections", a-t-il détaillé.