Le maire d'Orange Jacques Bompard (Ligue du Sud) a été condamné jeudi à six mois de prison avec sursis dans une affaire de prise illégale d'intérêt, mais échappe à la peine d'inéligibilité requise par le parquet.
Amende de 50.000 euros
L'édile d'extrême droite, à l'encontre duquel deux ans de prison, 40.000 euros d'amende et cinq ans d'inéligibilité avaient été requis, a écopé également d'une amende de 50.000 euros, dont la moitié assortis de sursis, devant le tribunal correctionnel de Carpentras, dans le Vaucluse, a appris l'AFP de source judiciaire.
Sa fille et son gendre, Christophe et Annick Lainé, impliqués dans cette affaire de vente de biens immobiliers par la commune, ont écopé chacun de 15.000 euros d'amende dont 10.000 euros avec sursis. Les biens étaient rachetés par le couple via des sociétés civiles immobilières, qui réalisaient des plus-values importantes lors de la revente.
Encore élu FN au moment des faits
Jacques Bompard avait été mis en examen en décembre 2010 dans cette information judiciaire ouverte à la suite de la plainte d'un exploitant viticole orangeais, Bernard Jaume, ancien membre du FN. Les faits remontent à une quinzaine d'années, alors que Jacques Bompard était encore élu du Front National, depuis devenu le Rassemblement national.
"Jacques Bompard se félicite que soit enfin close une procédure longue de dix années, pour des faits remontant à plus de quinze ans", a réagi dans un communiqué son avocat, Benoît Fleury. "L'absence de peine d'inéligibilité démontre que le tribunal n'a pas considéré que les faits reprochés entachaient la probité de l'élu, qu'il n'y avait eu aucun abus de fonction ni de privilège accaparé", assure Me Fleury.