C'était il y a une semaine tout juste, à la prison d'Osny dans le Val d'Oise : un détenu radicalisé blessait deux surveillants avec une arme artisanale au moment de son départ pour la promenade. Dimanche matin, dans une longue interview au Journal du Dimanche, le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas a annoncé de nouvelles mesures de sécurité, et plus particulièrement pour ces unités dédiées à l'accueil de détenus radicalisés. Elles doivent entrer en vigueur dès cette semaine.
Des fouilles... Le plan du garde des Sceaux tient en cinq mesures pour éviter que des détenus radicalisés ne puissent confectionner et cacher une arme dans leur cellule. À partir de lundi, ils vont commencer à changer de cellule beaucoup plus souvent. Un système de "rotation systématique" sera mis en place, progressivement. Il s'accompagnera de fouilles renforcées - "multipliées", dit le ministre -, précisément dans les secteurs qui accueillent ces détenus radicalisés.
...et des restrictions. Les prisonniers auront droit à moins d'effets personnels dans leur cellule pour éviter que l'un ne parvienne à nouveau, comme à Osny, à fixer un bout de métal de 15 centimètres sur un manche et s'en servir de poignard. Les achats autorisés de produits du quotidien au magasin de la prison seront également limités, de même que les échanges avec l'extérieur.
Pas de prisons spécifiquement dédiées aux terroristes. Mais dans Le Journal du Dimanche, Jean-Jacques Urvoas refuse catégoriquement de supprimer ces unités expérimentales, où sont regroupés les détenus radicalisés, se disant convaincu de leur utilité et de leur efficacité. Il rejette également la construction de prisons de grande taille entièrement dédiées aux terroristes : il faut éviter les "regroupements massifs" qui risqueraient de créer une "poudrière", "impossible à maîtriser", estime le garde des Sceaux.