Prisons : l'administration pénitentiaire réclame désormais des sanctions contre les grévistes

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avec AFP , modifié à
Les surveillants sont soumis à un statut spécial qui leur interdit le droit de grève.

L'administration pénitentiaire a envoyé un courrier aux directeurs de prison leur demandant d'appliquer désormais les sanctions prévues contre les surveillants en grève, après l'interruption des négociations entre la chancellerie et les organisations syndicales, a-t-on appris mercredi auprès de l'administration.

Mouvement d'une ampleur inégalée. Les surveillants, soumis à un statut spécial qui leur interdit le droit de grève, sont entrés mercredi dans le dixième jour d'un mouvement d'une ampleur inégalée pour réclamer notamment plus de sécurité et de meilleures rémunérations.

En plus d'une retenue de salaire depuis le 20 janvier, les grévistes pourront, à compter de mercredi, être frappés par des sanctions disciplinaires allant de cinq à 15 jours d'exclusion temporaire avec sursis, selon leur implication dans le mouvement.

"On n'est (...) plus dans le cadre d'une négociation." "La Chancellerie a toujours dit qu'elle était ouverte aux négociations mais à deux reprises les syndicats ont quitté la table et on n'est donc plus dans le cadre d'une négociation", a expliqué à l'AFP la Direction de l'administration pénitentiaire (DAP).

"On est sur des 'dépôts de clefs' qui s'assimilent au droit de grève et pour nous, c'est une ligne rouge car cela met clairement les établissements en difficulté. Dans les prisons les plus touchées, des agents gèrent en effectif contraint des détenus sous tension après la suppression de promenades ou de parloirs", ajoute-t-on en soulignant les risques de dérapage.

Des policiers mobilisés pour remplacer les grévistes. Les "dépôts de clefs" consistent pour les surveillants à ne pas prendre leur travail et à laisser, le cas échéant, les forces de l'ordre prendre le relais. L'administration "a mobilisé dans un premier temps des policiers et des gendarmes mais on ne peut indéfiniment faire appel à ces fonctionnaires qui sont très demandés et n'ont pas d'expérience particulière en matière de gestion de la population pénale en milieu fermé", a-t-on fait valoir.

"La Chancellerie et la direction de l'administration pénitentiaire avaient demandé de la souplesse dans l'application des règles pour que les négociations puissent se dérouler dans les meilleures conditions", a insisté la DAP, en rappelant que les sanctions auraient pu être prises dès le début du mouvement.

>> Europe 1 s'est procuré le courrier envoyé par l'administration pénitentiaire aux directeurs d'établissements :

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