Va-t-il falloir s'habituer à un prix du litre de carburant à deux euros ? Les automobilistes ont remarqué la hausse des tarifs de l'essence qui court depuis cet été. Le litre de sans-plomb s'affiche en moyenne autour de 1,50 euro et le gazole autour d'1,60 euro. Un prix qui peut donc prochainement se rapprocher des deux euros et renforcer le mécontentement des automobilistes. Si cette barre n'est pas franchie partout en France, elle l'est déjà dans certains endroits, comme en Vendée.
Sur l'île d'Yeu par exemple, certaines stations-services présentent un prix supérieur à deux euros le litre. Pour certains distributeurs, ce tarif pourrait se généraliser dans le pays dans les prochaines semaines. C'est en tout cas ce qu'affirme le PDG du groupe Leclerc, Michel-Édouard Leclerc.
"Ce ne sera pas forcément le cas" partout en France
Mais pour Francis Perrin, spécialiste de l'énergie à l'Institut de relations internationales et stratégiques, passer la barre des deux euros n'est pas forcément une évidence. "Je ne pense pas que ce soit une fatalité. Pour aller à deux euros, cela veut dire qu'il faut encore 40 centimes de hausse pour le sans plomb 95 et 55 centimes pour le gazole. Il ne me parait pas possible de dire aujourd'hui que ce sera forcément le cas", explique-t-il sur Europe 1. Il reconnaît toutefois que "l'on peut très bien aussi avoir un scénario dans lequel les prix du pétrole se stabiliseraient sans forcément approcher ce seuil symbolique de deux euros par litre".
Cette augmentation du prix de l'essence pourrait devenir un enjeu de la prochaine élection présidentielle. L'exécutif craint en effet qu'un litre proposé à deux euros remette le feu aux poudres, car c'est l'augmentation des tarifs du carburant qui avait déclenché le mouvement des gilets jaunes, à l'automne 2018.