Nouvelle journée d'audience, nouvelle épreuve. Dans la salle de la cour d'assises de Paris, les victimes comme leurs familles veulent comprendre ce qu'il s'est passé le 14 juillet 2016 à Nice. Il y a six ans, 86 personnes perdaient la vie, renversées par un camion sur la promenade des Anglais. Un attentat terroriste qui connaît en ce moment son procès. Mardi, pour la première fois, les parties civiles ont pu entendre la version des sept accusés présents.
Tous jurent n’avoir aucun lien avec le terrorisme
Ramzi Arefa s’est exprimé le premier, derrière la vitre transparente du box des accusés. "En tant que Niçois, ce n’est pas facile qu’on puisse penser que je suis impliqué dans des faits aussi graves", confie-t-il la tête basse, les traits tirés.
Comme lui, tous disent vouloir s’expliquer et tous, jurent n’avoir aucun lien avec le terrorisme. Ils se présentent comme des intermédiaires malheureux, impliqués malgré eux dans l’attentat. "Je n’ai jamais vendu d’arme", conteste la seule femme accusée. "Oui, j’ai bien compris votre système de défense", coupe le président de la cour d’assises spéciale de Paris, Laurent Raviot.
"Je n’aurais pas dû..."
L’Albanais poursuivi pour avoir fourni le pistolet, lui, fond en larmes en prononçant ses premiers mots. "J'aimerais exprimer mes regrets. J'ai transporté quelque chose, une arme, je n’aurais pas dû..."
Mohammed Graieb, qui comparaît libre mais risque 20 ans de prison pour association de malfaiteurs terroristes, parle le dernier, longuement, presque une dizaine de minutes sans s’arrêter. Chemise bleue, crâne dégarni, il raconte une descente aux enfers, son incarcération, la perte de son travail et dit avoir été piégé. Une situation qu’il ne mérite pas, selon lui. "Monsieur le Président, je vais prouver mon innocence", conclut-il.