Le procès en appel de deux policiers de la police judiciaire s'ouvre lundi. Ils sont accusés d'avoir violé une touriste canadienne dans les locaux de l'ancien siège de la PJ parisienne, le 36, quai des Orfèvres. Pour l'avocate de la plaignante, la question de ce procès sera celle du consentement.
La victime présumée demande justice. "Ce n'est pas une affaire de parole contre parole puisqu'il y a énormément d'éléments à charge, énormément d'expertises qui vont être discutées", assure l'avocate au micro d'Europe 1 lundi. "Elle [la victime présumée] demande justice parce qu'elle n'a jamais menti et qu'elle a été traînée dans la boue, qu'on a dit et qu'on continuera à dire d'elle que c'est une menteuse, une folle, une hystérique. Donc c'est un débat très douloureux qui va s'engager."
L'avocate sait déjà qu'outre les preuves matérielles, c'est la question du consentement ou non de sa cliente qui sera étudiée. "Bien sûr qu'il y a des clichés sur le viol qui vont être débattus. Est-ce qu'une femme seule, à Paris, peut se promener et vivre à sa guise, aller et venir en étant habillée de façon féminine ? A-t-elle le droit de boire ? Peut-elle librement consentir quand elle le désire et dire non quand elle ne le désire pas et être considérée à ce moment-là comme une victime ? C'est la question."
"C'est une femme souffrante". "Cette femme a aujourd'hui 38 ans, elle est retournée vivre chez ses parents, elle a perdu son compagnon et elle n'a plus de travail. Sur le plan psychologique, elle est toujours relativement fragile, très émotive, toujours suivie", détaille encore l'avocate.
"Je ne suis pas expert psychiatre mais pour moi, c'est une femme souffrante. Ce procès ravive nécessairement la souffrance et il m'a semblé que cela allait être très difficile pour elle de revivre les visages des accusés, les lieux traumatiques. D'autant plus que ce procès va se dérouler à proximité des lieux du viol. Ce sera une épreuve redoutable."