Salah Abdeslam étant guéri du Covid-19, le procès des attentats du 13-Novembre a enfin pu reprendre pour de bon. Un moment attendu car la première phase d’interrogatoires des accusés sur le fond du dossier s'ouvre. C’est l’ami d’enfance de Salah Abdeslam, le belge Mohamed Abrini, qui est le premier à être interrogé, mardi et mercredi.
Justification des attentats
"L’homme au chapeau" des attentats de Bruxelles est soupçonné d’avoir été le onzième homme des commandos de Paris, avant de rebrousser chemin. Mercredi, il va être questionné sur ses activités en Syrie en 2015, mais mardi, la cour l’a d’abord interrogé sur sa radicalisation et sa vision de la religion.
Une vision toujours très radicale puisque l’accusé a justifié les attentats de Paris, qu'ils qualifient de "réponse à la violence" de la guerre en Syrie. Selon lui, "à défaut d’avoir un soldat tué sur place, on fait des attentats", a-t-il, très calmement expliqué, à l’aise, debout dans le box vitré, tout en précisant que lui n’était pas capable de participer à un attentat.
"L’islam pas compatible avec la démocratie"
Cette vision des choses, Mohamed Abrini ne l’a pas toujours eue. Avant 2014, il n’était pas pratiquant, il faisait la fête, commettait des délits, allait régulièrement en prison, puis son petit frère meurt au combat en Syrie. Il épouse alors la cause djihadiste, se transforme, apprend la religion "dans les livres et sur internet, en autodidacte". Il a d’ailleurs une marque sur le front signe d’une pratique assidue de la prière.
En 2015, il va en Syrie, et, aujourd’hui encore, justifie le djihad : "Ca fait partie de l’islam, celui tel que pratiqué par le prophète n’est pas compatible avec la démocratie", a-t-il assumé. Lorsque le président Périès lui a demandé son avis sur la charia, Mohamed Abrini, là aussi, n’a rien éludé : "Pour vous c’est radical, pour moi, c’est la loi divine au dessus de la loi des hommes. Si j’étais un homme libre aujourd’hui j’irais vivre dans un pays où on applique la charia".