Salah Abdeslam, le seul membre encore en vie des commandos du 13-Novembre, a laissé entendre mercredi au procès de ces attaques avoir renoncé à enclencher sa ceinture d'explosifs le soir des attentats qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis.
"Est-ce que j'aurais dû aller jusqu'au bout ?"
"Les personnes qui n'ont tué personne, on ne peut pas les condamner comme si on avait les têtes de l'État islamique, ce n'est pas possible", a-t-il déclaré, "en vérité, on se dit 'j'aurais dû l'enclencher ce truc+ (..), on se dit 'est-ce que j'ai bien fait de faire marche arrière ou j'aurais dû aller jusqu'au bout'?". Au début de son interrogatoire devant la cour d'assises de Paris, le Français de 32 ans et principal accusé au procès avait déclaré : "Je n'ai tué personne et je n'ai blessé personne. Même une égratignure, je ne l'ai pas faite".
Quelques heures plus tard, une avocate des parties civiles le questionne sur ce "repentir actif". "Je ne suis pas le seul (parmi les accusés) à parler de marche arrière, on a entendu dire plusieurs personnes dire 'moi je ne suis pas capable, je me suis ravisé'", a-t-il répondu. "Ces personnes qui étaient là dans les terrasses (...) Moi j'ai fréquenté des cafés branchés comme ça. Je mettais une chemise, je me parfumais, alors aller le lendemain dans le même café...", a-t-il continué.
Jour 79 au procès des attentats du #13novembre Aujourd’hui Salah Abdeslam doit être interrogé. Des témoins doivent être entendues: sa sœur, sa mère et son ex fiancée. @Europe1pic.twitter.com/mro6HiWRUv
— Gwladys Laffitte (@Gwwla) February 9, 2022
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Pas de voyage en Syrie à cause de ses attaches en Belgique
Parlant de manière générale de candidats aux opérations suicides, Salah Abdeslam a ajouté : "Il va forcément y avoir un moment où on se dit, 'est-ce que je le fais ou pas', il va pas s'éclater direct". L'accusé a également explicité pourquoi il ne s'était pas rendu en Syrie : "À cause des attaches que j'avais en Belgique, c'est-à-dire mes parents, ma fiancée, j'étais dans une impasse", a-t-il dit, même si, en même temps, il a rappelé qu'il avait ses "frères en Syrie". Les questions des avocats de parties civiles se poursuivaient en fin de journée.