Les organisations syndicales et associations de victimes parties civiles au procès de France Télécom souhaitent la mise en place d'un "fonds d'indemnisation des victimes", ont-elles annoncé mercredi dans un communiqué.
100.000 victimes potentielles
Pour ce faire, elles souhaitent "l'ouverture de négociations avec le PDG actuel d'Orange, Stéphane Richard, sur la mise en place de ce fonds d'indemnisation", qui pourrait concerner 100.000 victimes potentielles, toutes salariées de l'entreprise au moment de la vague de suicides entre 2007 et 2010, précisent les signataires du communiqué (CFDT, CFECGC, CFTC, CGT, FO, SUD, UNSA, ASD Pro, FNATH). Environ 150 personnes se sont portées partie civile au procès.
Syndicats et associations de victimes souhaitent aussi "mettre en place ensemble les conditions pour que le procès concernant cette triste période de la crise sociale issue du plan NExT de 2007 à 2010, soit l'occasion de projeter Orange dans l'avenir en raccourcissant au plus vite les conditions d'indemnisation des victimes et de leurs proches". Il faut aussi que "le PDG tire les enseignements de ce procès fleuve", ajoutent-elles, en appelant à "un Nouvel Orange avec des mesures phares sur les conditions d'emplois, de management, de formation, de reconnaissance dans l'entreprise".
Un procès qui fera date
Le procès France Télécom, qui s'est ouvert le 6 mai, est le premier du genre en France avec une entreprise du Cac 40 et ses dirigeants jugés pour harcèlement. Les plaidoiries des parties civiles sont prévues jeudi, les réquisitions du procureur vendredi et les plaidoiries de la défense de lundi 8 au 11 juillet, avec, ce jour là aussi, un "dernier mot" accordé aux prévenus, parmi lesquels l'ex-PDG du groupe Didier Lombard. Les ex-dirigeants encourent un an d'emprisonnement et 15.000 euros d'amende, tandis qu'Orange, ex-France Télécom, encourt 75.000 euros d'amende. Le jugement sera mis en délibéré.