Professeur décapité : au cœur de l'enquête, un cours sur la liberté d'expression
Le professeur décapité à Conflans-Sainte-Honorine avait montré à ses élèves des caricatures de "Charlie Hebdo" dans le cadre d'un cours sur la liberté d'expression. Un cours prévu dans les programmes par l'Éducation nationale et dispensé par les professeurs d'histoire-géographie.
Ce cours sera au cœur de l'enquête, après la décapitation, vendredi, d'un professeur d'histoire-géographie à Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines. Cet enseignant avait récemment montré des caricatures de Mahomet à ses élèves dans le cadre d'une leçon sur la liberté d'expression , ce qui avait provoqué l'émoi de certains parents, notamment sur les réseaux sociaux. Mais s'il n'implique pas forcément de montrer des caricatures aux élèves, ce cours de liberté d'expression figure bien au programme de l'Éducation nationale.
Plus précisément, il doit être donné par les professeurs d'histoire-géographie. Il n'y a pas de programme précis, mais l'Éducation nationale donne trois objectifs : apprendre aux élèves à respecter les autres, construire une culture civique et transmettre les valeurs de la République.
"Heureusement qu'on peut encore parler de liberté d'expression dans les écoles"
La laïcité et la liberté d'expression font donc partie des thématiques abordées, confirme Jean-Rémi Girard, président du Snalc (syndicat du secondaire). "Mon collègue était en train de traiter son programme, des choses qu'il faut continuer de traiter à l'Éducation nationale", explique-t-il à Europe 1. "Heureusement qu'on peut encore parler de liberté d'expression dans les écoles, les collèges et les lycées, car le jour où on pourra plus en parler, ça voudrait dire qu'on aurait perdu, qu'on baisserait les bras."
Dans une publication du bulletin officiel de l'Éducation nationale de 2018, il est précisé que l'enseignant exerce sa responsabilité pédagogique dans la mise en œuvre de ce cours. C'est notamment lui qui choisit la manière dont les notions sont traitées. Et selon l'Association des professeurs d'histoire et de géographie, si les caricatures de Charlie Hebdo ne sont pas obligatoires, elle représentent un support tout à fait possible pour traiter de la liberté d'expression.