Le phénomène est en pleine expansion. Depuis plusieurs années, les mineurs sont de plus en plus nombreux à posséder leur propre compte bancaire, au point que l'on en compte aujourd'hui près d'1,1 million en France. Et près de la moitié de ces derniers sont désormais équipés d'une carte bleue, soit une augmentation de près de 60% entre 2020 et 2021. Mais au même titre que les adultes, les jeunes s’exposent aux arnaques lors d’opérations de paiement.
Des taux élevés de découverts
Alors, l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, l’ACPR, le gendarme financier de la Banque de France, a lancé un avertissement aux banques ce mardi. Car des soldes négatifs sur des comptes appartenant à des 12-17 ans et atteignant plusieurs centaines, voire plusieurs milliers d’euros, ont ainsi été repérés dans certains établissements.
"Dans l’un des établissements bancaires étudié, on a retrouvé des comptes de mineurs à découvert dans des proportions assez importantes. Ainsi, près de 2,5% des comptes appartenant à des mineurs étaient à découvert" explique Grégoire Vuarlot, directeur du contrôle des pratiques commerciales à l’ACPR.
Vers un accord parental obligatoire pour des opérations de paiement ?
Cette institution de la Banque de France souhaite que les banques françaises exigent l’accord des parents, ou d’un représentant légal, pour certaines opérations de paiement, comme l’ajout d’un bénéficiaire, l’augmentation du plafond de retrait, ou encore la remise d’un chèque.
"Pour l'encaissement d'un chèque, on peut se retrouver dans des cas de 'fraude à la mule'", reprend Grégoire Vuarlot. "C'est-à-dire que le mineur connaît quelqu'un qui lui demande de remettre un chèque sur son compte, puis de lui rendre la contrepartie en espèces", poursuit-il. "Sauf que le chèque est faux, ou volé, et le mineur ne recevra jamais d'argent sur son compte… Par contre, il aura donné l'équivalent en cash à la personne et se retrouvera à découvert". Enfin, l’ACPR souhaiterait qu’aucune carte bancaire possédée par un mineur n’autorise de découvert.