Que sait-on des "quartiers de reconquête républicaine" ?

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Le ministre de l'Intérieur lance mardi son nouveau dispositif des "quartiers de reconquête républicaine" depuis la cité des Tarterêts à Corbeil-Essonnes. © LUDOVIC MARIN / AFP
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avec AFP , modifié à
À terme, soixante quartiers sensibles à travers la France bénéficieront d'un renfort de quinze a trente agents de police, de manière notamment à renforcer la lutte contre les trafics.
ON DÉCRYPTE

Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb inaugure mardi dans l'Essonne le dispositif des "quartiers de reconquête républicaine" (QRR), mesure-phare de sa police de sécurité du quotidien (PSQ), qui dotera trente quartiers difficiles d'effectifs et de moyens de police supplémentaires.

Ce dispositif prévoit le déploiement d'ici à décembre de 300 fonctionnaires supplémentaires dans une quinzaine de quartiers sensibles, puis une deuxième vague de renforts de 300 autres agents dans 15 nouveaux sites avant juin 2019, au fur et à mesure des sorties d'écoles de police et des cycles de mutations. Dans un entretien au Monde le 8 février, le ministre avait présenté ces quartiers comme des "territoires où la délinquance et les trafics ont augmenté de manière forte, où les habitants ont parfois peur de sortir de chez eux, de prendre le bus".

15 à 30 agent de plus par quartier. Concrètement, chaque nouveau QRR bénéficiera de 15 à 30 renforts nets par rapport à leur effectif de base. Des jeunes policiers sortis d'écoles mais surtout des fonctionnaires expérimentés viendront renforcer des brigades spécialisées comme les BAC (brigades anti-criminalité) ou les BST (brigades spécialisées de terrain). Selon Beauvau, les premiers effectifs prennent leurs fonctions ces jours-ci dans des quartiers de Toulouse, Bordeaux, Montpellier, Pau, Nouméa, Trappes et Corbeil-Essonnes où le ministre de l'Intérieur doit officiellement lancer le dispositif mardi après-midi, à la cité des Tarterêts après une première visite surprise lundi soir.

 

"La philosophie de la PSQ est une approche sectorisée. L'idée des QRR est de concentrer les moyens sur un nombre limité de quartiers", fait-on valoir au ministère qui profite des nouvelles marges de manœuvre opérationnelles permises par les quelque 10.000 recrutements supplémentaires de policiers et gendarmes prévus d'ici la fin du quinquennat.

Améliorer la lutte contre le trafic de stupéfiants. La lutte contre les trafics sera l'un de leurs objectifs majeurs, en particulier sur les stupéfiants, selon un modèle expérimenté à Marseille. Chaque département accueillant un QRR disposera d'une cellule de renseignement opérationnel sur les stupéfiants (CROSS) qui doit permettre un "décloisonnement" du renseignement criminel, avec un service chef de file.

Renforcer les contacts avec les acteurs du terrain. Autre objectif : le renforcement des contacts avec la population et les partenariats avec les élus et les autres administrations de l'Etat. Les effectifs supplémentaires permettront "un renforcement de la présence policière sur le terrain mais aussi des unités en charge de l'action judiciaire de proximité", explique-t-on encore à Beauvau.

 

Les 15 premiers QRR concernent également les communes de Sarcelles/Garges-lès-Gonesses dans le Val-d'Oise, de Champigny-sur-Marne dans le Val-de-Marne, Marseille, Lyon, Besançon, Lille, Strasbourg, et Aulnay-sous-Bois/Sevran en Seine-Saint-Denis. D'ici la fin du quinquennat, 60 quartiers seront concernés par le dispositif.