La ministre de la transition écologique Barbara Pompili a annoncé mardi qu’il n’y aurait plus d’animaux sauvages dans les cirques d’ici quelques années, et plus de dauphins dans les bassins des parcs d’attractions, ni de visons élevés pour leur fourrure en France. La question est désormais de savoir ce que vont devenir les animaux des cirques et des delphinariums qui vivaient en captivité.
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Les cirques itinérants comptent environ 2.500 animaux selon les représentants des familles de cirques dont 500 fauves, 2 éléphants et 56 hippopotames. Ils pourraient être envoyés dans des refuges ou des sanctuaires pour animaux sauvages comme le refuge de l’Arche en Mayenne ou encore le parc Tonga terre d’accueil entre Lyon et Saint-Etienne. Ces refuges sont ouverts aux visites. Les reptiles pourraient quant à eux être accueillis au zoo de Thoiry qui fait aussi office d’hébergement de transit pour ces animaux.
La difficile question de la stérilisation
Mais les animaux peuvent aussi parfois être envoyés dans des refuges à l’étrangers faute de place. Certains patrons de cirque pourront même revendre leurs animaux à des cirques à étrangers où ils sont encore autorisés. 29 dauphins et quatre orques résident dans les trois parcs d’attractions avec bassin existant en France. Pour eux, la première étape est de faire en sorte "qu’ils ne se reproduisent plus" a déclaré la ministre. "On ne peut pas stériliser les mammifères marins, pour la bonne et simple raison que l’on ne peut pas les anesthésier", met pourtant en garde Pascal Picot, directeur général du parc Marineland. Selon lui, la stérilisation est moins simple qu’il n’y parait : "On attend de voir comment on va nous suggérer ça, mais on ne le fera que s’il y a un soutien des vétérinaires et scientifiques : s’ils nous affirment que les méthodes à utiliser sont sans dangers pour les animaux."
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Les associations qui militent pour l’interdiction des delphinariums comme la Fondation droit animal ne sont pas tout à fait du même avis. Selon elles, donner la pilule a des femelles dauphin est tout à fait réalisable, sans effet néfaste.
Les dernières fourrures de visons
Dans le scénario le plus optimiste, ces dauphins pourraient aller en mer dans un sanctuaire créé pour eux. En effet, ils ne peuvent plus être relâchés complètement dans l’océan. Le plus abouti de ces sanctuaires n’est encore qu’un projet au large de la Grèce. La ministre Barbara Pompili a concédé que ce genre de refuge marin coûtait plusieurs millions d’euros. Ces dauphins sont en tout cas destinés à disparaître les uns après les autres, d’ici 10 à 40 ans selon les estimations. Le risque d’un envoi dans des delphinariums à l’étranger est aussi présent.
Enfin, il n’y a plus que quatre élevages de visons en France. Ceux-ci donneront donc les dernières pièces de fourrures avant d’être interdits d’ici cinq ans.