Deux jours après l'enlèvement en Haïti de sept religieux catholiques, dont deux Français, le parquet de Paris a décidé d'ouvrir une enquête pour "enlèvement et séquestration en bande organisée". Les ravisseurs demandent un million d'euros de rançon pour leur rendre leur liberté. Les victimes, Michel Briand et Agnès Bordeau, n'en sont malheureusement pas à leur première attaque.
Déjà victime d'une attaque à main armée
Un curé au grand cœur et une sœur baroudeuse. Michel Briand et Agnès Bordeau sont des habitués de la violence, quotidien des pays pauvres. Sœur Agnès a déjà été séquestrée lors d'une attaque à main armée dans son couvent du Guatemala. Trois francs six sous lui ont été dérobés, avec une arme pointée sur elle pendant quinze minutes.
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Pendant cet épisode "elle n'a pas eu peur", avoue-t-elle après coup. Elle l'assure : son seul souci a été de prier pour les familles défavorisées et pour ses trois jeunes agresseurs.
"Le curé au grand cœur"
Le père Michel Briand, lui, est surnommé "le curé des pauvres". Depuis plus de trente ans, il œuvre dans les rues haïtiennes. Une dévotion sans failles. Et lui aussi a déjà été pris pour cible. En 2015, de petits braqueurs lui tirent deux balles dans le ventre pour s'emparer de son portefeuille, alors qu'il sort d'une banque de Port-au-Prince.
Soigné en Bretagne, il trépigne et retourne dès que possible en Haïti, là où ce baroudeur au grand cœur aime traîner sa barbe blanche et ses cheveux longs qui lui valent le surnom de Père Jésus.