C'est un scandale qui éclabousse l'Eglise de France. Le 5 octobre dernier, Jacques Sauvé dévoilait son rapport sur les abus sexuels dans l’Église. Des révélations chocs : 216.000 enfants et adolescents ont été victimes de violences ou d'agressions sexuelles de la part de religieux ou clercs en France, depuis 1950. Des chiffres encore plus élèves si l'on prend en compte les victimes d'agresseurs laïcs au sein de l'institution, 330.000 enfants recensés. Aujourd'hui, l'heure est à la réponse. Mais la Conférence des évêques ne sait pas s'il y aura des annonces concrètes à la fin de l'assemblée plénière à Lourdes, le 8 novembre.
Comment ne pas avoir recours aux dons des fidèles ?
La priorité reste toujours l'indemnisation des victimes, sans toutefois déterminer qui va mettre la main au portefeuille. Jean-Marc Sauvé préconise de ne surtout pas faire appel aux dons des fidèles parce qu'ils ne sont pas, selon lui, responsables des crimes commis. "Injonction impossible", a assuré à Europe 1 la Conférence des évêques : pour rappel, l'Eglise vit uniquement des dons de ses fidèles et même son patrimoine immobilier en serait issu.
Des victimes seront présentes pour travailler avec les évêques et à Lourdes, une plaque sera dévoilée après une prière pénitentielle de l'assemblée, en attendant qu'un lieu mémoriel soit construit, probablement au même endroit. Des gestes qui pourraient ne pas être à la hauteur des demandes de réforme, alors que les appels de victimes continuent d'affluer au sein de l'Église. D'autant plus qu'en ce qui concerne les questions canoniques, l'Eglise de France prévient que cela "prendra du temps", car cela "relève de Rome". Jean-Marc Sauvé doit être reçu par le pape François début décembre.