Rassemblements à Paris contre les violences policières et contre le racisme

rassemblement Lamine Dieng Paris violences policières / Alain JOCARD / AFP
La sœur d'Adama Traore et le père de Lamine Dieng prient lors d'une manifestation contre les violences policières à Paris. © Alain JOCARD / AFP
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avec AFP , modifié à
Environ un millier de personnes ont participé samedi à Paris à un rassemblement en mémoire de Lamine Dieng, 13 ans après la mort de ce Franco-Sénégalais de 25 ans après une interpellation. En parallèle, un rassemblement à l'appel de la Ligue de défense noire africaine (LDNA), interdit par les autorités, a conduit a deux interpellations.

Environ un millier de personnes ont participé samedi à Paris à un rassemblement en mémoire de Lamine Dieng, 13 ans après la mort de ce Franco-Sénégalais de 25 ans après une interpellation, dans un contexte de dénonciation des violences policières, a constaté une journaliste de l'AFP. Selon un accord à l'amiable dévoilé lundi par la Cour européenne des droits de l'Homme, l'Etat français versera 145.000 euros aux proches de Lamine Dieng afin de solder toute poursuite dans cette affaire. 

Un autre rassemblement à l'appel de la Ligue de défense noire africaine (LDNA), interdit par les autorités, a quant à lui conduit à l'interpellation de deux personnes place de la Concorde à Paris, a indiqué la préfecture de police.

"Un aveu de culpabilité"

"C'est un aveu de culpabilité, personne, encore moins un Etat n'accepte de payer sauf s'il est coupable", a déclaré devant les manifestants place de la République Ramata Dieng, la sœur de Lamine Dieng. "Les violences policières continuent, ça ne s'arrête pas, il n'y a rien qui les freine (les policiers) parce qu'il n'y a pas de sanction", a-t-elle lancé en appelant à la fin de certaines techniques d'interventions policières, dont le plaquage ventral, la clé d'étranglement et le pliage.

"A toutes les victimes, ne renoncez pas à vos droits", a-t-elle encore dit avant de passer la parole à une dizaine de familles qui se sont succédé pour raconter la vie de leur proche, victime selon elles de violences policières, tels que Wissam el-Yamni, Babacar Gueye, Shaoyao Liu, Gaye Camara ou encore Adama Traoré.

13 ans de lutte

"Si la police est à condamner, la justice est aussi responsable", s'est emporté Omar Slaouti, porte parole de la famille d'Ali Ziri, un homme de 69 ans décédé après une arrestation à Argenteuil en 2009. 

"On est dans la continuité de leur combat. Treize ans de lutte c'est dur, c'est fatiguant psychologiquement, financièrement c'est pas facile. Ces familles nous ont montré le chemin, la voie. Le combat 'vérité et justice pour Adama' n'arrive pas comme ça. On y arrive parce que des familles se sont battues avant", a déclaré Assa Traoré, dont le collectif avait appelé la semaine dernière à une manifestation contre les violences policières. Les manifestants ont ensuite entamé une marche vers le quartier de Ménilmontant où est décédé Lamine Dieng.

Rassemblement interdit et interpellations

En marge de cette mobilisation, et malgré l'interdiction de la préfecture, un deuxième rassemblement d'une centaine de manifestants a eu lieu à l'appel de la Ligue de défense noire africaine (LDNA) contre le racisme et pour "l'émancipation de l'Afrique", "contre la négrophobie" et en mémoire de George Floyd. Deux interpellations ont eu lieu place de la Concorde et les forces de l'ordre ont procédé à de nombreux contrôles d'identité et verbalisations. Le rassemblement a été dispersé dans le calme aux alentours de 17h.

"Il y a des mobilisations partout, dans tous les pays ! Expliquez-moi pourquoi, (...) dès qu'on arrive, on a un comité d'accueil, on nous empêche de nous mobiliser, on nous empêche de manifester", a dénoncé Isa, une militante de la LDNA qui préfère rester anonyme mais dénonce le "délit de faciès" de la police. Le rassemblement, non-déclaré et prévu pour se tenir à proximité de l'ambassade des Etats-Unis, avait été interdit par la préfecture de police en raison des risques de "troubles à l'ordre public".

Ces deux mobilisations interviennent dans un contexte de dénonciations des violences policières, réactivées en France par le comité Adama Traoré, jeune homme noir mort en juillet 2016 après son interpellation par des gendarmes en région parisienne.