"Ce que l'incendie a épargné, le diocèse veut le détruire", s'indignent cent personnalités ce mercredi dans une tribune contre le projet de rénovation de Notre-Dame de Paris, et publiée conjointement par le magazine La Tribune de l'Art et le journal Le Figaro. Parmi les signataires, Anne-Elisabeth Moutet, éditorialiste au Daily Telegraph. Invitée au micro d'Europe 1, elle explique pourquoi elle s'oppose à la reconstruction de la cathédrale, ravagée par un incendie le 15 avril 2019.
"Le diocèse de Paris a pour projet de faire ce qu'il appelle un parcours catéchuménal à l'intérieur de la cathédrale, de façon à expliquer le catholicisme aux 12 millions de touristes, avec des animations, des projections de mots en différentes langues sur les parois de la cathédrale. C'est quelque chose qui a sûrement sa place dans un musée. Mais pas dans une cathédrale", estime Anne-Elisabeth Moutet. L'éditorialiste, farouchement opposée au projet de rénovation de Notre Dame, a d'ailleurs été choquée par le vocabulaire employé par ses partisans dans un article du journal Le Monde.
L'incendie a été une "blessure"
"Il y a eu un très bon article, très informé dans Le Monde. Les partisans de cette réforme y expliquaient que c'était une bonne occasion et que ce serait une 'capitulation' si on faisait Notre-Dame à l'identique. C'est un incendie qui a été vécu par les Parisiens, par les Français et d'ailleurs par le monde entier comme étant une blessure et un accident horrible. L'idée de dire que c'est une bonne occasion est choquant, tout comme l'idée de faire un catholicisme pour les nuls à l'intérieur d'une église où se sont accumulées des œuvres d'art pendant 800 ans". Pour Anne-Elisabeth Moutet, les gens qui ont assisté à l'incendie "ne pensaient pas que ça serait ensuite pour moderniser".
"La cathédrale parle d'elle-même"
"La cathédrale est un monument extraordinaire. Elle parle d'elle-même. Ce projet paraît absurde et franchement pas nécessaire", affirme-t-elle au micro d'Europe 1. Les signataires de la tribune défendent l'organisation et la conception du lieu conçue par Viollet-le-Duc, aujourd'hui "réduites à néant" par le diocèse de Paris.