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J.R. , modifié à
Laurent Toulemon, directeur de recherche à l’INED, ne s’alarme pas de la baisse de l’espérance de vie en France.
INTERVIEW

Pour la première fois depuis 1969, les Français vivent moins longtemps. L’espérance de vie a reculé dans le pays, avec une diminution de 0,4 an pour les femmes et de 0,3 an pour les hommes. Ces mauvais chiffres n’alarment cependant pas Laurent Toulemon, directeur de recherche à l’INED (Institut national d’études démographiques). "C’est clairement un accident. On prend aujourd’hui la mesure de l’importance de l’épidémie de grippe de l’an dernier. Il faut donc relativiser", analyse le démographe, interrogé mardi soir sur Europe 1.

"La principale modification, c’est le nombre de décès". Laurent Toulemon attribue ce recul inédit à l’épidémie de grippe, particulièrement virulente en 2015. "La principale modification, c’est le nombre de décès. On prend la mesure de l’importance de l’épidémie de grippe de l’an dernier", explique-t-il, tout en appelant à analyser ces chiffres avec prudence. "L’espérance de vie est un calcul fait à partir des risques de décès au cours de l’année. Ce serait la durée de vie moyenne d’une génération qui vivrait tous les ans dans les conditions de 2015, c’est-à-dire qui tous les ans devrait faire face à une grippe particulièrement sévère. Il faut donc relativiser."

"L’espérance de vie va continuer à augmenter". Laurent Toulemon estime enfin que l’espérance de vie des Français devrait continuer à augmenter dans les années à venir. "C’est clairement un accident. Depuis une dizaine d’années, on gagne à peu près un an d’espérance de vie tous les 5 ans. On peut supposer que les progrès vont continuer à l’avenir. La population de la France augmente et vieillit : le nombre de décès va lui aussi augmenter, car les générations nées pendant le baby-boom vont arriver à l’âge des décès. Mais il continuera à y avoir des progrès contre la mort, et l’espérance de vie va probablement continuer à augmenter", conclut-il.