C'est officiel. Le gouvernement n'a pas tardé. Le décret ainsi que l'arrêté portant sur la réforme contestée du collège sont parus mercredi au Journal officiel, au lendemain d'une journée de grève et de manifestations. Le décret et l'arrêté relatifs "à l'organisation des enseignements au collège" prévoient comme prévu une entrée en vigueur de la réforme "à compter de la rentrée scolaire 2016". Le gouvernement a donc décidé de passer outre l'opposition des professeurs. Selon le syndicat Snes, ils étaient un sur deux à faire grève mardi. Le ministère a avancé le chiffre d'un sur quatre.
Ce qui a été arrêté par décret. Le décret d'application fixe les grandes lignes de la réforme du collège, notamment l'interdisciplinarité. Mais cela ne concerne pas les programmes scolaires dont la redéfinition sera entérinée par arrêté ministériel de l'Education nationale.
"Passage en force". Du côté des syndicats, c'est une mauvaise surprise. "C‘est un déni de consultation et une volonté de passage en force", dénonce sur Europe 1 Jean-Rémi Girard, secrétaire national à la pédagogie du Snalc qui juge l'attitude du gouvernement "scandaleuse". Il rappelle que cette réforme "suscite vraiment un rejet profond dans les salles des professeurs". Le Snalc, qui a recueilli 5,5% des votes lors des dernières élections professionnelles, en appelle d'ailleurs à un boycott du brevet des collèges qui se déroulera les 25 et 26 juin prochain . "Nous comptons bien aller jusqu'au bout", ajoute-t-il.
"Une provocation" pour le SNES. De son côté, le principal syndicat, le SNES, qui réclamait une suspension de la réforme afin d'engager des discussions avec le ministère, dénonce "une faute" et "une provocation".
Bayrou en appelle à une "manifestation nationale". Dans l'opposition politique à la réforme, François Bayrou, le président du MoDem, a appelé mercredi à une "manifestation nationale". "Il y a des inquiétudes et on décide, par un geste d'autoritarisme de petit chef, de publier le décret au Journal Officiel. Il croit que ça sera fini mais il se trompe. C'est ce genre de gestes qui fait flamber l'indignation", a-t-il précisé sur Europe 1. A droite, la numéro deux de l'UMP Nathalie Kosciusko-Morizet a déploré le "profond mépris" du gouvernement.