Fin du recrutement au statut, recours aux ordonnances… Les annonces du Premier ministre Édouard Philippe, qui a lancé lundi la réforme du rail, ont été qualifiées de "provocation" par les syndicats de cheminots SUD-Rail (3e représentatif) et CFDT (4e).
"Injustice". "L'annonce de la fin du statut est vécue par les agents comme une vraie injustice et une vraie provocation", a déclaré à l'AFP Erik Meyer (SUD-Rail), dénonçant par ailleurs "un chantage à l'ordonnance". "Ce n'est pas de nature à établir un débat serein", a-t-il regretté.
Le Premier ministre a dit lundi vouloir recourir aux ordonnances pour faire adopter "avant l'été" une réforme de la SNCF, prévoyant entre autres la fin du statut de cheminot pour les nouvelles recrues. Il a justifié la nécessité de cette réforme par la situation "alarmante", "intenable" dans laquelle se trouve selon lui la SNCF.
La CFDT dénonce un "raccourci". "En cadeau d'anniversaire des 80 ans de la SNCF, on lui dit que finalement elle est responsable de tous les maux du ferroviaire", a de son côté estimé Didier Aubert (CFDT). "C'est quand même un raccourci très provocateur" de la part du Premier ministre, s'est-il offusqué.
Les deux syndicats restent très sceptiques face à l'engagement du gouvernement concernant les petites lignes. "Dire aux régions, c'est vous qui allez avoir la décision finale" ne signifie en rien les sauver, compte tenu des difficultés de financement, a averti Didier Aubert.