L'avocat du réfugié irakien arrêté en France pour des soupçons de participation à des massacres commis par le groupe État islamique (EI) a dénoncé dimanche une "injustice", affirmant que son client s'était au contraire engagé dans la lutte contre les djihadistes.
"Mon client a toujours nié les chefs d'accusation qu'on lui reproche. (...) Il a été très actif dans la lutte contre l'État islamique", a affirmé l'avocat Mohamed El Monsaf Hamdi devant la presse, quelques jours après la révélation de cette arrestation en mars.
"Il n'a jamais été membre ni d'Al-Qaïda ni de Daech". L'avocat a révélé le nom de cet homme né le 15 avril 1984 à Samarra en Irak - Ahmed H. -, affirmant qu'il avait été "membre des services de sécurité nationale" de Tikrit, au nord de Bagdad, entre 2007 et 2014. "Il n'a jamais été membre ni d'Al-Qaïda ni de Daech" (acronyme arabe de l'EI), a-t-il soutenu, soulignant au contraire son "rôle déterminant" dans "l'arrestation en 2012 et 2013 de deux principaux cadres" de l'EI de la province de Salah Eddine dont Tikrit est la capitale.
Soupçonné d'avoir participé au massacre d'une centaine de soldats. Arrivé en France à l'été 2016, il avait obtenu l'asile politique en juin 2017 de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), lui octroyant ainsi une carte de résident de dix ans. À l'été 2017, il avait été identifié par les services antiterroristes qui avaient reçu une information à son sujet. Interpellé le 6 mars dernier dans le Calvados, il a été mis en examen trois jours plus tard à Paris, notamment pour "assassinats en relation avec une entreprise terroriste" et pour "crimes de guerre", et écroué. Il est soupçonné notamment d'avoir participé au massacre de Speicher, du nom d'une base militaire située près de Tikrit.
À l'époque, en juin 2014, des hommes armés avaient enlevé des centaines de jeunes recrues de l'armée, des chiites pour la plupart, qu'ils avaient exécutées un à un, tuant jusqu'à 1.700 personnes dans cette ville alors occupée par les djihadistes de l'EI. Or, pour l'avocat, qui affirme détenir "des preuves", l'Irakien "avait déjà quitté Tikrit" lors de ce massacre.