Jeudi, un homme de 31 a attaqué six personnes à l'arme blanche, dont quatre enfants, dans un parc d'Annecy en Haute-Savoie. L'individu, de nationalité syrienne, est rentré légalement sur le territoire français et a introduit sa demande d'asile à l'Ofpra le 28 novembre 2022. Mais concrètement, quelles sont les règles de l’asile en Europe ? Si tous les pays européens s’accordent pour définir ce qu’est l’asile, tels que l’ont défini la convention de Genève ou les accords de Dublin, les modalités de son application diffèrent. Même si c’est un corpus de textes qui encadre les critères de l’asile au niveau européen, chaque Etat membre a son propre système de délivrance et de suivi des demandes d’asile.
Un système de délivrance propre à chaque État membre
Les pays les plus rigoureux sont le Danemark, la Finlande et la Suède. L’Espagne et l’Italie, quant à eux, ont récemment durci le contrôle des réfugiés. Enfin, la France et l’Allemagne figurent parmi les pays où les primo-candidats à l’asile sont les plus nombreux. Mais Paris a délégué le suivi de l’asile aux associations, alors qu’Outre-Rhin, l’Etat a gardé la main. "Ce qui permet à Berlin de mieux exécuter les obligations de quitter le territoire", précise un fin connaisseur du dossier.
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Autre disparité, certains pays accordent plus facilement le statut de réfugié en fonction de la nationalité. Avant la chute de Kaboul, par exemple, un Afghan avait plus de chance d’obtenir une protection en France qu’en Allemagne. Des disparités qui créent une migration des demandeurs d’asile au sein même de l’Union européenne. Un projet d’harmonisation était d’ailleurs au cœur des discussions jeudi lors d’une réunion des 27 ministres de l’Intérieur de l’UE à Luxembourg. Avant que Gérald Darmanin ne quitte précipitamment la salle, direction Annecy.