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Renault et Nissan assouplissent encore leur alliance

Europe 1 avec AFP // Crédit photo : Kazuhiro NOGI / AFP . 2 min
Renault et Nissan assouplissent encore leur alliance
Renault et Nissan assouplissent encore leur alliance © Kazuhiro NOGI / AFP

Les deux partenaires Renault et Nissan ont indiqué qu'ils allaient encore assouplir leur alliance. Le périmètre de celle-ci avait déjà été limité en 2023, mais les deux constructeurs ont souhaité augmenté "la flexibilité de chacune des deux entreprises", en raison d'une période très difficile pour Nissan.

Renault et son partenaire japonais Nissan, en difficulté, vont encore assouplir leur alliance, dont le périmètre avait déjà été limité en 2023.

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Les deux constructeurs ont annoncé lundi être tombés d'accord pour remanier leur participation croisée : les deux entreprises vont pouvoir descendre à 10% du capital de l'autre au lieu de 15% actuellement, ont-elles indiqué dans un communiqué.

Des réductions d'effectifs et de capacités massives pour Nissan

Nissan pourra ainsi revendre des actions Renault, avec l'accord de ce dernier, s'il a besoin d'argent frais. L'idée est "d'augmenter la flexibilité de chacune des deux entreprises", selon Renault et Nissan. Renault "a un fort intérêt à voir Nissan redresser sa performance le plus rapidement possible", a souligné le directeur général du groupe français, Luca de Meo, cité dans le communiqué. "Dans un esprit pragmatique et orienté vers le business, nous avons discuté des solutions les plus efficaces pour soutenir son plan de redressement", a-t-il ajouté.

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Nissan affronte une période très difficile et s'est engagé dans des réductions d'effectifs et de capacités massives. Le troisième constructeur japonais a failli fusionner début 2025 avec son compatriote Honda, avec l'idée d'affronter ensemble le crucial virage des voitures électriques. Avec l'assouplissement annoncé lundi, Nissan souhaite "réagir rapidement à l'évolution des conditions de marché et conserver les liquidités pour (des) investissements futurs", a souligné son nouveau PDG Ivan Espinosa.

Par ailleurs, Nissan n'investira pas comme prévu 600 millions d'euros dans Ampere, la filiale du groupe Renault dédiée à la production de véhicules électriques. Ampere "n'a pas besoin d'argent frais et garde l'objectif d'être rentable cette année", a assuré le directeur financier de Renault, Duncan Minto, lors d'une conférence de presse

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Plutôt qu'un investisseur, le constructeur japonais restera un client d'Ampere: en plus de lui fabriquer en France un modèle électrique "Micra" sur base de Renault 5, la filiale du Losange va aussi lui fabriquer à partir de 2026 un dérivé de sa future petite Twingo pour le marché européen.

"L'alliance est toujours vivante et active"

Le nouvel accord prévoit également que Renault accélère en Inde en reprenant les 51% que Nissan possédait dans leur usine partagée de Chennai (sud-est). En augmentant la production dans cette usine sous-utilisée et encore peu rentable, le groupe français compte s'engager davantage sur ce marché clé.

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Renault compte notamment présenter dans le pays quatre nouveaux véhicules en plus des trois petits SUV qu'elle y vend déjà, et exporter des modèles depuis l'Inde vers d'autres marchés. Encore très dépendant de l'Europe, le groupe français cherche en effet à élargir sa présence internationale. Nissan, de son côté, a souligné que ses projets de nouveaux SUV pour le marché indien étaient "toujours d'actualité". Ils seront désormais produits par Renault.

Le rachat des parts de Nissan dans l'usine de Chennai aura un impact de 200 millions d'euros sur la trésorerie de Renault, a indiqué le groupe, qui a confirmé sa perspective financière pour l'année 2025, avec une marge opérationnelle supérieure à 7% et un minimum de deux milliards d'euros de flux financiers libres ("free cash flow"). Nissan continuera à partager un centre de recherche et développement avec Renault, à Chennai également. Cet amendement de l'accord sur l'alliance Renault-Nissan et la résiliation de l'accord d'investissement dans Ampere seront effectifs "sous réserve de la réalisation de certaines conditions préalables, attendue d'ici fin mai", stipule le communiqué.

Renault, Nissan et Mitsubishi avaient déjà remis à plat fin 2023 l'alliance qui les lie depuis 1999. Leur relation avait été compliquée par la montée surprise de l'Etat français au capital de Renault, en 2015, puis par la spectaculaire chute de Carlos Ghosn, alors patron de l'alliance, et arrêté fin 2018 au Japon pour des accusations de malversations financières. Renault détenait alors 43,4% de Nissan. Malgré ces participations qui fondent, Duncan Minto a souligné lundi que "l'alliance est toujours vivante et active, en termes de projets communs qui génèrent de la valeur pour les deux parties".