Il n'y a "pas un professeur devant chaque classe à la rentrée" et il manque des enseignants dans plus de la moitié des collèges et lycées, a affirmé vendredi le Snes-FSU, premier syndicat du second degré, qui publie une enquête sur le sujet. "Cette enquête confirme ce qu'on pressentait déjà, à savoir qu'il n'y a pas un professeur devant chaque classe à la rentrée", a déclaré à l'AFP Sophie Vénétitay, la secrétaire générale de ce syndicat des collèges et lycées.
"Ça montre bien que la crise de recrutement est bien enracinée, et qu'il va falloir des mesures urgentes et non pas bricoler, comme le fait le ministère de l'Éducation nationale", a-t-elle ajouté. Pour elle, "il va falloir arrêter de se cacher derrière des périphrases" car "on est loin de s'approcher du 100% des besoins couverts".
Certaines grosses académies particulièrement touchées
La ministre démissionnaire de l'Éducation Nicole Belloubet avait assuré fin août qu'"à la réouverture des académies, nous étions tout proches de l'atteinte de nos objectifs de 100% de couverture du besoin en enseignants", malgré les difficultés de recrutement. Elle avait réaffirmé le jour de la rentrée qu'il y avait des professeurs devant les classes "dans l'immense majorité des situations". Selon l'enquête du Snes-FSU, menée auprès de ses représentants dans un échantillon de 893 établissements du 30 août au 5 septembre, il manquait jeudi "au moins un professeur dans 56% des collèges et lycées".
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Certaines grosses académies sont particulièrement touchées, dont celles de Versailles et Créteil, souligne le Snes : 72% des établissements ont au moins un professeur manquant dans l'académie de Versailles, 68% dans celle de Lyon, 65% dans celle de Nantes et 63% dans celle de Créteil. "La situation peut être différente selon les académies, mais il y a quand même une constante: c'est que dans toutes les académies, il manque des professeurs", relève Sophie Vénétitay.
Le Snes constate "un grand nombre de postes de professeurs de français non pourvus, mais également en maths et dans une moindre mesure de (professeurs de) langues vivantes, technologie, éco-gestion". La crise de recrutement des enseignants perdure cette année, avec plus de 3.000 postes non pourvus aux concours enseignants du public et du privé au printemps. Pour les syndicats enseignants, la crise d'attractivité du métier représente l'une des "urgences structurelles" du secteur.