Soulagés, euphoriques ou déçus, les 743.000 candidats au baccalauréat ont découvert leurs résultats vendredi matin. Pour certains, ce résultat est provisoire, en raison d'une grève inédite de correcteurs opposés à la politique du ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer. Ce qui a pu donner des moments totalement inédits.
"On rompt le pacte républicain"
Pour permettre aux candidats de connaître leurs résultats à la date prévue, Jean-Michel Blanquer avait détaillé mercredi une "solution technique" : en l'absence de certaines notes, les notes du contrôle continu de l'année ont été prises en compte pour compléter la moyenne. Et si la note du bac s'avère finalement meilleure, elle sera conservée.
"Les résultats ont été fabriqués. On a pris la moyenne de l'année de l'élève dans une matière. Et si on n'avait pas accès à sa moyenne, on prend les autres matières pour fabriquer une moyenne", déplore Vincent, professeur d'Histoire-géographie et gréviste, au micro d'Europe 1. Il affirme même qu'il s'agit de "cas illégaux". "Le baccalauréat garantit l'égalité des candidats devant l'examen. Certains vont être notés sur leur copie, d'autres sur le contrôle continu et certains avec des notes inventées. On rompt le pacte républicain", estime-t-il.
Des scènes inédites
En tout cas, ces notes provisoires peuvent donner certains scènes cocasses. Au lycée Rodin à Paris, 60 élèves sur 700 avaient une note provisoire lors de la publication des résultats à 10 heures. Mais finalement, toutes les copies manquantes ont été apportées dans la matinée. Résultat, à 10h30, deux élèves, qui n'avaient pas le bac jusque-là, l'ont finalement obtenu avec la prise en compte de la note de leur copie ! "C'est un vrai ascenseur émotionnel", témoigne le père d'un des élèves concernés, "quand c'est dans ce sens-là ça va, on a davantage tendance à pardonner un événement qui est quand même assez désagréable". Des coups de théâtre inédits et du jamais vu dans l'histoire de cet examen.