Dominique Corona (Unsa) 3:23
  • Copié
, modifié à
Invité samedi soir dans "Le Grand journal du soir" de Wendy Bouchard, le secrétaire général adjoint de l'Unsa, Dominique Corona, a réagi au retrait provisoire de l'âge pivot de l'avant-projet du loi de réforme des retraites. 
INTERVIEW

C'est vraisemblablement un tournant dans le conflit sur la réforme des retraites, qui dure depuis maintenant 38 jours : le Premier ministre Édouard Philippe a indiqué aux partenaires sociaux, samedi après-midi, que l'âge pivot était abandonné, provisoirement, de l'avant-projet de loi bientôt présenté en Conseil des ministres. Samedi soir, au micro Europe 1 de Wendy Bouchard, le secrétaire général adjoint de l'Unsa, Dominique Corona, s'est félicité de ce retrait de l'âge pivot, qui était l'une des lignes rouges de son syndicat sur ce texte.

"Mesure totalement injuste"

"Nous l'avions demandé, nous l'obtenons, donc nous sommes très contents que le Premier ministre ait compris qu'il fallait enlever l'âge pivot du projet de loi parce que c'était une mesure totalement injuste pour les assurés sociaux", explique Dominique Corona sur notre antenne.

Pour le secrétaire général de l'Unsa, en remplacement de l'âge pivot, "il y a des solutions que nous pouvons mettre en place tous ensemble" pour aboutir à l'équilibre du système des retraites. "Nous pouvons parler de 7 à 9 milliards d'euros libres à partir de 2024 parce que nous aurons fini de rembourser la dette sociale, il y a aussi le fonds de réserve de retraites, entre 3 et 4 milliards d'euros, et les cotisations sociales employeurs. Tout le monde doit faire des efforts", enjoint-il, "pour aboutir à un compromis".

Pas de retour de l'âge pivot ?

L'âge pivot va-t-il revenir dans le texte à un moment de la négociation, qui se poursuit entre le gouvernement et les partenaires sociaux ? "Sur le financement, je ne crois pas du tout que le Premier ministre reviendra sur l'âge pivot parce qu'il dit bien que si jamais on ne se met pas d'accord, ce sera des mesures éclairées. Là dessus, c'est une vraie ouverture", salue Dominique Corona.

Pour autant, l'Unsa, syndicat réformiste non représentatif, n'opte pas dans l'immédiat pour une levée du mouvement de grève. "Il y a encore des choses à gagner", veut croire Dominique Corona, notamment à la SNCF et à la RATP. "Il y a encore beaucoup de choses sur lesquelles il faut avoir des garanties, notamment les fonctionnaires. Secteur par secteur, nous avons encore beaucoup de revendications." Le retrait de l'âge pivot représente donc un tournant du conflit sur la réforme des retraites, mais c'est loin d'en constituer l'épilogue.