Gérald Darmanin en mode séduction devant les policiers. Le ministre de l'Intérieur a reçu les syndicats Unsa et Alliance à Paris pour présenter les traditionnels vœux de début d'année. Des vœux qui tombent cette année en plein contexte de réforme des retraites, présentée la semaine dernière par Élisabeth Borne et que des policiers rejettent. Certains défileront en civil le jeudi 19 janvier pour défendre leurs acquis, tandis que leurs collègues les encadreront.
La retraite constitue en réalité le principal sujet de crispation entre les policiers et le place Beauvau. "Je vous le dis très directement et très solennellement : les policiers se mobiliseront massivement si nous n'ouvrons pas un cycle de discussions avec vous", affirme auprès du ministre le secrétaire général de l'Unsa police, Olivier Varlet, sous les applaudissements de ses collègues.
Un arbitrage "en faveur du ministère de l'Intérieur"
Concrètement, les policiers s'opposent au recul de deux ans de l'âge de départ à la retraite, qui passe ainsi de 52 à 54 ans. Toutefois, Gérald Darmanin défend la réforme devant la profession. "Le président de la République et la Première ministre ont quand même arbitré en faveur du ministère de l'Intérieur", souligne-t-il. Selon lui, "il y a extrêmement peu de policiers qui partent à 52 ans. En moyenne, vous partez grosso modo entre 56 et 57 ans. Et donc, quand on fait l'âge d'ouverture des droits de 52 à 54 ans, ça ne change rien pour l'immense majorité d'entre vous", démontre Gérald Darmanin. "Ce n'est pas vrai de dire que ça fait travailler les policiers deux ans de plus."
Au-delà de l'âge de départ, l'accélération de la réforme Touraine de 2014 est un autre sujet d'achoppement. Les policiers devront progressivement cotiser plus longtemps pour obtenir une pension à taux plein. Le ministre de l'Intérieur a promis lors de ses vœux de recevoir les syndicats dans les prochains jours pour étudier d'éventuelles compensations financières.