La CGT continue de mettre la pression sur le gouvernement. Alors qu'il déclarait dimanche dans le JDD que son syndicat tiendrait jusqu'au bout, Philippe Martinez a une nouvelle fois dénoncé, lundi soir, l'attitude du gouvernement. Quelques minutes plus tôt, Jean-Paul Delevoye a fait le point sur la réforme des retraites à l'issue de la concertation avec les partenaires sociaux, avant le dévoilement complet du texte mercredi par le Premier ministre. Sur Europe 1, lundi soir, le secrétaire général de la CGT lui a répondu indirectement en critiquant "l'entêtement" du gouvernement dans ce dossier extrêmement sensible.
Un gouvernement qui "n'entend pas"
Avant d'intervenir sur notre antenne, Philippe Martinez n'a pas assisté à la restitution des échanges entre les partenaires sociaux et le gouvernement opérée par le Haut-commissaire à la réforme, Jean-Paul Delevoye. Car pour le leader syndical, il s'agit surtout d'une "pseudo restitution des propositions des syndicats" : "Le calendrier a été avancé et nous avons fait des propositions concrètes, notamment sur l'égalité entre les femmes et les hommes. Il vient de restituer les travaux, il n'a jamais parlé de ça."
"On entend le mot 'concertation' depuis deux ans et demi", poursuit, las, Philippe Martinez. "Jean-Paul Delevoye a-t-il parlé de la diversité des propositions (des syndicats) ? On est plus dans une volonté de faire semblant qu'on discute, mais on n'entend pas. Pourquoi faire cette réunion d'aujourd'hui si tout va se passer mercredi ? Il n'y a jamais eu de négociation", lâche-t-il, alors que le mouvement d'opposition à la réforme des retraites entrera dans son sixième jour, mardi.
"Amplification" anticipée du mouvement
Dans le fond, l'attitude de la CGT n'a pas changé vis-à-vis d'"un projet qui n'a rien de solidaire" : "Nous sommes opposés à ce projet qui va individualiser chaque travailleur en matière de retraites. Nous avons le meilleur système au monde, il faut améliorer ce système", préfère-t-il pointer, étrillant au passage Jean-Paul Delevoye, "un des acteurs de la casse de notre système de retraites".
À la veille d'une nouvelle journée de manifestations interprofessionnelles et de deux jours avant le dévoilement complet du projet, qu'attend Philippe Martinez du gouvernement ? "Qu'il prenne en compte ce qui s'est passé jeudi", répond-il au micro de Nathalie Levy. "Le gouvernement aura la responsabilité de la poursuite et de l'amplification du mouvement", prévient le secrétaire général, confiant sur la réception du mouvement par les Français : "L'opinion fait porter gouvernement la responsabilité de son entêtement."