Les opposants à la réforme des retraites ne désarment pas et profitent de la moindre occasion pour exprimer leur colère, notamment lors des déplacements des ministres en région. Le ministre délégué chargé de l'Industrie, Roland Lescure, était en déplacement à Arques, près de Saint-Omer dans le Pas-de-Calais, mardi dans l'entreprise Arc France.
"Il y avait d'autres solutions"
À l'entrée du site, la voiture du ministre s'est arrêtée à hauteur du groupe de manifestants. "À un moment donné, ça suffit. La seule chose qu'on entend de la part de ce gouvernement, c'est 64 ans. Et les gens ne peuvent pas entendre ce couperet parce qu'ils ne sont plus en capacité d'aller aussi loin Monsieur le ministre", l'a interpellé une salariée courtoise, mais ferme.
"Moi, je préférerais qu'on puisse tous s'arrêter à 60 ans. Est-ce que c'est possible aujourd'hui ? Ma réponse est non", lui a répondu le ministre. Si Roland Lescure est à l'écoute et participe au dialogue, les deux parties ne parviennent pas à se mettre d'accord. "En toute honnêteté, vous le savez comme moi, il y avait d'autres solutions, il n'y avait pas que cet âge de 64 ans. Il y avait d'autres solutions qui n'ont pas été étudiées", a-t-elle renchéri.
Une 12e journée de mobilisation prévue jeudi
"On n'est pas d'accord sur les solutions mais celles qu'on a portées permettent d'équilibrer le système. Évidemment, travailler plus, c'est difficile pour tout le monde", a-t-il ajouté. "Il écoute, mais derrière, il y aura quoi ?" s'est emportée la salariée. L'échange aura finalement renforcé la motivation de ces opposants à se mobiliser pour la douzième journée d'action jeudi.