Il n'y a "pas d'utilité" à une réunion multilatérale entre Emmanuel Macron et les organisations syndicales sans annonces sur les retraites ou les salaires, a déclaré la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet mercredi. À l'issue d'un entretien à Matignon avec la Première ministre Élisabeth Borne, la numéro 1 de la CGT a déclaré avoir refusé une "proposition" pour avoir une multilatérale avec le président de la République ou avec la Première ministre sur le calendrier social, n'y voyant "pas l'utilité s'il n'y avait pas d'annonces concrètes sur la question du retrait de la réforme des retraites ou de la hausse des salaires".
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Dernière à rencontrer la Première ministre mercredi, la nouvelle secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a eu des mots très durs à l'issue d'un rendez-vous de près de deux heures avec Élisabeth Borne. "Je suis en colère", après avoir "constat(é) que sur quasiment tous les sujets c'était une fin de non recevoir, avec une politique alignée sur l'intérêt et la volonté patronale", a dit Sophie Binet.
Des échanges "denses, longs", pour Borne
"Je n'ai pas pu donner une fin de non recevoir puisque j'étais dans l'écoute des sujets" mis sur la table par les syndicats, a rétorqué la Première ministre, venue dire quelques mots à la presse à l'issue d'échanges qu'elle a décrits comme "denses, longs". Élisabeth Borne, qui recevra lundi et mardi prochains les organisations patronales, s'est de nouveau dite disposée à "laisser pleinement le dialogue social se dérouler", et a exprimé le vœu que puisse être organisée prochainement une "multilatérale" avec patronat et syndicats.
"Une photo de classe des syndicats avec le professeur Macron avant le 8 juin", a fustigé Sophie Binet, affirmant ne pas voir l'utilité d'une réunion multilatérale avec le président de la République ou la première ministre sur le calendrier social, "s'il n'y avait pas d'annonces concrètes sur la question du retrait de la réforme des retraites ou de la hausse des salaires".
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La dirigeante a regretté que sur les salaires Élisabeth Borne ait renvoyé les syndicats à des discussions avec le patronat, lui expliquant que les pouvoirs publics avaient une "responsabilité évidente", que ce soit sur les salaires des fonctionnaires, l'indexation des salaires sur l'inflation ou la mise sous condition des aides publiques aux entreprises. Elle a également dénoncé l'attitude de "pompier pyromane" de l'exécutif, à la manœuvre pour empêcher un vote du Parlement sur la proposition de loi Liot visant à abroger la réforme.