Rétrospective agricole 2024 : retour sur une annus horribilis empreinte de mobilisations du monde paysan
L'année 2024 touche à sa fin et les crises en France ont été nombreuses, notamment dans le monde agricole. Plus que jamais, les agriculteurs ont fait entendre leur colère et cela pourrait continuer en 2025. Sur les réseaux sociaux, certains paysans appellent au blocage de Paris, d'autres organisent des opérations localement. Retour sur une année 2024 difficile.
"On est déterminé". Ce jeudi 18 janvier 2024, Jérôme Bayle décide d'envahir, avec d'autres agriculteurs, une portion de la A64 à hauteur de Carbone en Haute-Garonne. Il ne le sait pas encore, mais cette action va plonger le pays dans l'une des plus grandes périodes de contestation agricole de son histoire.
"Monsieur le Préfet, ça prouve bien que l'agriculture va mal"
Pendant des semaines, des blocages d'autoroutes vont fleurir un peu partout en France. Du côté d'Agen, la Coordination rurale du Lot-et-Garonne devient petit à petit l'un des leaders de la gronde du monde paysan. Le 24 janvier, le mouvement prend même une tournure plus radicale. Ce jour-là, la CR 47 décide de s'attaquer à la préfecture du Lot-et-Garonne. Des feux sont allumés devant les grilles. Des milliers de litres de lisier sont déversés sur les murs devant des compagnies de CRS immobiles.
"Monsieur le Préfet, ça prouve bien que l'agriculture va mal". Mégaphone à la main, José Perez, président de la CR du 47, harangue ses troupes. Avec sa collègue Karine Duc, ils deviennent les nouveaux visages de la colère paysanne. Et l'escalade dans la contestation ne va cesser de grimper.
À la fin du mois de janvier, un convoi de tracteurs prend la route de la capitale pour bloquer Paris. Mais le point d'orgue de ces échanges entre le gouvernement et les agriculteurs intervient un mois plus tard, lors du Salon de l'Agriculture avec Emmanuel Macron, manches retroussées au milieu des syndicats pour un débat improvisé : "Il y aura un prix minimum, un prix plancher", annonce le président de la République.
À partir de là, le mouvement de contestation commence à se diluer et les agriculteurs repartent travailler dans les champs. Mais preuve que la colère ne s'est jamais éteinte, de nombreuses opérations coup de poing ont eu lieu toute l'année et cela devrait être encore le cas en ce début d'année 2025, avec des mobilisations au moins semblables à celles de l'hiver dernier.