Plusieurs fois repoussé, le plan Eau sera enfin dévoilé ce jeudi par Emmanuel Macron, à Savines-le-Lac, dans les Hautes-Alpes. Le chef de l'État devrait dévoiler une cinquantaine de mesures pour économiser, économiser ce bien précieux. Parmi les pistes : la question de la réutilisation des eaux usées. La France, contrairement à ses voisins, retraite une infime quantité de ses eaux grises.
Un non-sujet il y a encore quelques années...
Le taux de réutilisation des eaux usées ne dépasse pas les 1% en France, alors que ce taux atteint 8% en Italie ou encore 14% en Espagne. "La question, jusqu'à présent, d'accessibilité à l'eau ne se posait pas" en France, ce qui explique le faible taux de réutilisation, souligne au micro d'Europe 1 Fabienne Trolard, chercheuse à l'Institut national de recherche pour l'environnement.
"Ce n'est pas le cas en Espagne ou en Italie, où la tension sur l'accès à l'eau est beaucoup plus forte. Et donc ils ont mis en place des techniques de réutilisation des eaux usées pour l'ensemble des activités domestiques, agricoles ou industrielles", poursuit-elle.
... Et des Français réticents
Mais si la France a tant tardé à mettre en place ce projet, c'est en partie aussi parce que les Français ne se sentaient pas prêts à franchir le pas. "On avait jusqu'ici près de 40% des Français qui exprimaient effectivement des réticences à ce qu'on utilise des eaux usées, notamment pour l'agriculture", note Guillaume Choisy, le directeur général de l'agence de l'eau Adour-Garonne.
"On avait aussi une réglementation qui n'était pas très allante sur le sujet mais ces dernières semaines c'est en cours et ça va nous permettre d'avoir une évolution sur les eaux usées", poursuit-il. Dernier point à soulever : le prix. Sur un territoire de près de 10 kilomètres carrés, le coût atteindrait les 7 millions d'euros.