François Hollande, Manuel Valls, Nicolas Sarkozy, ou encore les candidats à la primaire de droite. Ils seront tous là. La présidente du Front national n'a en revanche pas été conviée au dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) organisé lundi soir. "Quand vous faites un dîner chez vous, vous avez tendance à inviter plutôt vos amis ? Eh bien moi, je n'ai pas envie d'inviter les héritières de Jean-Marie Le Pen, sa fille, sa petite-fille. Je pense que c'est un parti xénophobe, populiste, démagogue et donc je préfère ne pas l'inviter (…) parce que nous n'avons pas les mêmes valeurs", a justifié Roger Cukierman, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France lundi matin sur Europe 1.
"Je ne suis pas l'Assemblée nationale". Dimanche, Florian Philippot déplorait sur Europe 1 que Roger Cukierman ne respecte pas le pluralisme politique. "Je ne suis pas l'Assemblée nationale", lui répond le président du Crif, qui ne croit pas à la "France apaisée" de Marine Le Pen.
Un test de popularité pour les politiques. Face au défilé du reste de la classe politique lundi, Roger Cukierman ne craint pas la récupération politique. "On a vu défiler quasiment tous les candidats à la primaire de la droite, c'est une façon de tester leur popularité auprès d'une partie de la population", explique-t-il.
Des craintes persistantes dans la communauté. Chaque année, le Crif remet par ailleurs des prix. Après Lassana Bathily l'an dernier, lundi ce sont les représentants de la police et de l'armée qui seront décorés. Après une année marquée par les attentats, le Crif tient à les remercier pour "leur dévouement". Mais malgré leur protection Roger Cukierman estime que le climat de crainte persiste notamment au sein de la communauté juive. Il déplore en particulier des "dégâts au niveau de l'école de la République". "Les enfants juifs dans de très nombreuses écoles sont battus, insultés parce que juifs. L'école de la République a changé", regrette Roger Cukierman. "Nous sommes partie intégrante de la nation, j'ai l'espoir qu'on reviendra à des situations où on obtiendra un retour à l'école de la République vers plus d'ouverture".