Roms : l'État veut "résorber d'ici 2022" les 124 bidonvilles d’Île-de-France
Le préfet de région Michel Cadot a présenté mercredi un plan d'action pour mieux insérer les occupants des bidonvilles dans la société française.
L'État compte "résorber d'ici 2022" les 124 bidonvilles dans lesquels 6.512 personnes, notamment roms, vivent dans des conditions insalubres en Île-de-France, a indiqué mercredi le préfet de région Michel Cadot en présentant un plan d'action "ambitieux et réaliste".
"Afin de répondre aux enjeux humains et sécuritaires posés par les campements illicites, il faut que nous réussissions collectivement à insérer ces personnes dans la société française" avec "un vrai travail partenarial" et "des moyens supplémentaires", a-t-il affirmé, cité dans un communiqué.
L'Etat veut favoriser la scolarisation des enfants. Le plan pluriannuel, qui s'inscrit dans le cadre d'une circulaire de janvier 2018, prévoit notamment d'"accompagner" les occupants de bidonvilles "vers l'insertion dans la société française", ce qui suppose "un accès durable à l'emploi" et "de continuer à favoriser la scolarisation des enfants". Dans ce cadre l'opérateur associatif de l'Etat, Acina, "se verra attribuer des moyens supplémentaires", promet le communiqué.
Le plan, qui plaide pour "des stratégies locales de résorption des bidonvilles", souhaite aussi "favoriser l'accès à l'hébergement et, in fine, au logement autonome". En attendant il ambitionne de "garantir des conditions sanitaires et de vie minimale aux occupants des campements illicites".
Forte hausse des expulsions selon les associations. Quelques semaines après les expéditions punitives dont les Roms ont été victimes en Seine-saint-Denis après des rumeurs infondées d'enlèvement d'enfants, le préfet s'est félicité que "la situation semble s'être aujourd'hui apaisée". "Les enfants scolarisés retournent à l'école et les personnes inscrites dans les parcours d'insertion sont revenues en cours de français. Afin de prévenir la résurgence de ces actes inqualifiables, j'appelle chacun à demeurer vigilant", a ajouté Michel Cadot.
Une circulaire interministérielle de janvier 2018, jugée ambitieuse par les associations, avait fixé pour objectif une "réduction durable dans les cinq ans" du nombre de bidonvilles, en dépassant l'approche centrée sur les évacuations. Selon le collectif Romeurope, "171 expulsions ont jeté à la rue 10.000 personnes" en France l'an dernier, soit une hausse de "près de 40%" par rapport à 2017.