Le groupe de travail du Sénat sur la réforme des rythmes scolaires, que veut assouplir le nouveau ministre de l'Éducation, a recommandé jeudi de ne pas revenir à la situation antérieure, à savoir une semaine d'école de quatre jours, et réclame une évaluation du dispositif.
La semaine de quatre jours pour les écoliers du primaire, instaurée sous Nicolas Sarkozy en 2008, posait des problèmes pour les apprentissages soulignés par des travaux scientifiques, médecins et travaux parlementaires, a rappelé Jean-Claude Carle, sénateur Les Républicains de Haute-Savoie. Renouer avec une semaine de quatre jours et demi en 2014 (avec une demi-journée supplémentaire le mercredi matin) était donc une initiative "louable", mais qui a été "plombée par la méthode" adoptée par le ministre de l'Éducation socialiste Vincent Peillon (2012-2014).
Trois ans et demi après, les résultats toujours pas publiés. Une réforme "passée en force", "improvisée et incomplète", car elle n'a pas cherché à modifier le calendrier scolaire, selon Jean-Claude Carle. Or les petits Français ont l'année scolaire la plus courte, avec 144 jours de classe par an (contre une moyenne de 187 jours dans l'OCDE), ce qui alourdit les jours de classe. Autre point faible de cette réforme, aucune évaluation n'a été prévue, a ajouté le groupe de travail. Une évaluation est bien censée être menée par le ministère, mais ses résultats n'ont toujours pas été publiés, près de trois ans après la mise en œuvre des nouveaux rythmes. L'enquête menée par les sénateurs, qui ont rencontré des dizaines d'acteurs du monde éducatif au sein de plusieurs départements, note toutefois "un ressenti largement positif du point de vue des apprentissages en école élémentaire".
La "fatigue" des tout petits". En maternelle, les interlocuteurs ont souvent évoqué "la fatigue" des tout petits, une impression que le sénateur Carle a appelé à considérer avec "précaution" car "l'école ne maîtrise pas le temps des familles" ("qu'en est-il de l'heure du coucher ?"). Malgré ces défauts, le groupe de travail rapporte "le besoin de stabilité exprimé par les intervenants" et recommande "de ne pas revenir sur le principe de la réforme, à savoir mieux répartir le temps scolaire en vue de favoriser les apprentissages". "Un retour" à la semaine de quatre jours "serait un mauvais signe car on ferait prévaloir le monde des adultes sur celui des enfants", a estimé Jean-Claude Carle.
Une durée maximale des cours fixée à 5h30. Le nouveau ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer a indiqué vouloir donner la possibilité aux communes de revenir à quatre jours d'école, si les conseils d'école et l'inspecteur d'académie sont d'accord. Si cette décision est validée, il faudrait alors fixer à 5h30 la durée maximale des cours et compenser par une réduction des vacances scolaires, recommande le groupe de travail.