Son passage devant un magistrat antiterroriste a abouti à une mise en examen. L'individu de 21 ans déféré vendredi au palais de justice de Paris dans le cadre de l'enquête sur l'attentat à Saint-Etienne-du-Rouvray a été officiellement mis en examen pour "association de malfaiteurs terroristes criminels" et écroué, a appris Europe 1. Ce jeune homme, interpellé lundi à Pechbonnieu dans la banlieue nord de Toulouse, était en garde à vue depuis quatre jours.
Inconnu des services de renseignement, le suspect apparaît, selon une source policière, comme un jeune homme désœuvré et instable, actif sur les réseaux sociaux, et notamment Telegram, messagerie cryptée prisée des jihadistes pour sa confidentialité. C'est vraisemblablement par ce canal qu'il serait entré en contact avec plusieurs personnes dont les deux tueurs du père Jacques Hamel, Adel K. et Abdel Malik P., selon cette source. Tous deux âgés de 19 ans, vivant à 700 km de distance l'un de l'autre, ils avaient fait connaissance via Telegram quelques jours seulement avant leur passage à l'acte.
Le 26 juillet, ils avaient surgi dans l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen, pris en otages cinq personnes et tué le prêtre en pleine messe dans son église, avant d'être abattus par la police. L'assassinat a été revendiqué par l'organisation jihadiste Etat islamique (EI).
Les enquêteurs sont remontés jusqu'au suspect toulousain parce que son numéro de téléphone figurait dans les portables des deux assaillants, selon une source proche de l'enquête. En garde à vue, il a expliqué aux policiers s'être rendu vers le 24 juillet dans la région de Rouen pour y rencontrer les deux hommes et y suivre un stage de religion, selon cette source. Un voyage qui aurait été motivé par ses contacts sur Telegram, selon une source policière.