"Saint-Martin ne ressemble plus du tout à l'île que j'ai découverte en arrivant." Notre reporter Xavier Yvon a débarqué sur cette île française des Antilles quelques heures seulement avant le passage de l'ouragan Irma. Vendredi, dans la matinale d'Europe 1, il a décrit un paysage terrifiant.
"Je n'ai pas reconnu le trajet". "J'avais eu le temps de faire un tour en voiture juste avant, car je ne connaissais pas Saint-Martin. Quand je suis ressorti de la maison où je m'étais caché, et que j'ai pu prendre la route, je n'ai pas reconnu le trajet que j'avais fait avant", témoigne Xavier Yvon. Il n'a pas été le seul. "Les habitants de l'île eux-mêmes avaient du mal à se rendre compte que c'était la route qu'il prenait tous les jours. Ils avaient du mal à reconnaître les bâtiments tellement il y a de choses écrasées, effondrées, enchevêtrées", assure le journaliste.
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— Xavier Yvon (@xavieryvon) 8 septembre 2017
Des bâtiments éventrés. Pour se rendre compte de la violence du cyclone dans les zones les plus exposées, Xavier Yvon a pu se rendre jeudi après-midi à Sandy-Ground, un bidonville situé sur le front de mer. Le quartier, l'un des plus défavorisés de l'île, a été "totalement rasé, nivelé. C'est impossible de savoir qu'il y avait des habitations là, auparavant", décrit notre envoyé spécial. À Marigot, la capitale de Saint-Martin, on assiste aussi à des scènes de désolation. "La plage arrive sur la route. J'ai vu un hôtel où toutes les chambres face à la mer n'ont plus de murs. Il y a les lits, et un trou béant. Il y a des poissons morts dans la réception", indique Xavier Yvon.
Insécurité et avenir. Au-delà du traumatisme des destructions et des disparus, les Saint-Martinois auxquels Xavier Yvon a pu parler confient leur inquiétude quant à la sécurité sur l'île. "Il y a des pillages, j'ai vu des magasins qui avaient été forcés, des gens qui mettaient des choses dans le coffre de leur voiture, et ça inquiète beaucoup les habitants. La nuit, ils se calfeutrent chez eux". Devant l'étendue des dégâts, et le temps estimé pour reconstruire, certains s'interrogent. "On est dans une île totalement dévastée. Saint-Martin va être hors service pendant plusieurs mois, plusieurs années. Ils se demandent s'ils doivent rester sur l'île."
C'est le cas de Jean-Dominique Garrinos, chez qui Xavier Yvon a trouvé refuge quand l'ouragan s'est abattu sur Saint-Martin. "Ses enfants sont scolarisés ici, dans une école internationale. Mais l'école n'existe plus. Que va-t-il faire pour ses enfants ?"