En déplacement dans l'Hérault, Emmanuel Macron a annoncé vouloir augmenter les salaires de tous les professeurs, sans exception, mais avec quelques modalités à prendre en compte. La partie inconditionnelle de cette proposition entend ajouter aux salaires des enseignants entre 100 et 230 euros nets par mois. Et sa partie conditionnelle est destinée à ceux qui s’engagent dans de nouvelles missions, comme de l’aide aux devoirs, du remplacement de courte-durée ou des cours de soutien.
Une hausse inconditionnelle insuffisante
Certains professeurs semblent néanmoins déçus par ces annonces, car la partie inconditionnelle n’est pas à la hauteur de leurs espérances, étant donné qu'elle reste inférieure aux 10% d’augmentation promis par Emmanuel Macron pendant sa campagne. Elle demeure cependant bien répartie sur l’ensemble de la carrière.
Pour Guislaine David, la porte-parole du Snuipp-FSU, le principal syndicat dans le 1er degré, c'est une petite victoire. "Le ministre a entendu notre revendication dans le sens où, au départ, seulement les débuts de carrières devaient être revalorisées, mais là c’est l'ensemble de la grille qui a été revalorisée".
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"Ça ne va pas produire un choc d’attractivité"
Mais pour Fabien Salesse, professeur d’histoire-géographie à Lyon, cela reste trop faible comme revalorisation. "Ce n'est pas avec des augmentations de ce niveau-là que le gouvernement va pouvoir espérer produire un choc d'attractivité pour la profession", regrette-t-il.
La partie conditionnelle ne le convainc pas non plus. Car pour gagner jusqu’à 500 euros de plus par mois, un prof doit effectuer presque 2 heures supplémentaires par semaine. "En multipliant les heures comme cela, c'est la qualité du travail invisible qui va en pâtir", déplore Fabien Salesse. "Vous ne pourrez pas faire encore 2 heures de plus par semaine et obtenir la même qualité de préparation des cours, de corrections des copies, etc". Le gouvernement espère tout de même qu’un tiers des enseignants effectueront ces nouvelles missions.