Une enquête préliminaire a été ouverte mardi sur la salmonelle dans des laits infantiles de Lactalis le 22 décembre dernier par le pôle santé publique du parquet de Paris pour "blessures involontaires", "mise en danger de la vie d'autrui", "tromperie aggravée" et "inexécution d'une procédure de retrait". Elle a été confiée à la section de recherche d'Angers, dans le Maine-et-Loire, et à l'OCLAESP (office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique).
Des milliers de tonnes retirées. Lactalis avait annoncé la semaine passée rappeler toute sa production de laits infantiles de l'usine incriminée de Craon dans la Mayenne depuis février en raison d'une contamination. Le volume des produits concernés par ce rappel se chiffre en milliers de tonnes. Mais le groupe, connu pour sa discrétion, n'avait pas voulu le préciser.
Déjà la plainte d'un père. Une première plainte avait été déposée mi-décembre par le père d'une fille de trois mois, qui avait consommé un lot concerné par les rappels mais n'était pas tombée malade. L'association de consommateurs UFC-Que Choisir avait annoncé son intention de faire de même.
31 enfants malades recensés. Au 20 décembre, l'autorité de surveillance Santé publique France avait recensé 35 nourrissons (dont 20 filles) atteints de salmonellose en France depuis la mi-août. Ce nombre inhabituel l'a amenée à parler d'"épidémie", mais la santé de tous ces enfants est bonne, y compris pour les 16 qui ont été hospitalisés. Pour 31 enfants malades, il a été prouvé qu'ils avaient consommé un lait infantile de l'usine Lactalis de Craon.
Picot, Milumel et Taranis. Le retrait concerne des produits de marque Picot (poudres et céréales infantiles), Milumel (poudres et céréales infantiles) et Taranis (mélange d'acides aminés en poudre destinés au traitement de pathologies), selon Lactalis. La production de l'usine a été arrêtée le 8 décembre pour un grand nettoyage des installations.