Inaugurant ce samedi le 54eme Salon de l'Agriculture, François Hollande va devoir faire face à son bilan dans le domaine. "Aujourd'hui s'ouvre un Salon qui n'est pas comme les autres, marqué par une profonde tristesse et par la gravité des crises que nous traversons", a assuré le chef de l'Etat, en référence à la mort de Xavier Beulin, le président de la FNSEA.
"Je n'ai pas vu l'avenir" promis par Hollande. Cette gravité, les agriculteurs la vivent au quotidien, comme en témoigne Dominique, au micro d'Europe 1. "Il y a cinq ans, François Hollande m'a mis la main sur l'épaule et m'a dit de ne pas s'inquiéter", confie l'agriculteur. "Il m'a dit que le passé était derrière et l'avenir devant mais je n'ai pas vu l'avenir encore", regrette-t-il.
Un manque de fermeté reproché. Ce constat est partagé par Guillaume, un éleveur du Pas-de-Calais. S'il reconnaît que François Hollande a été élu "dans une mauvaise conjoncture", l'éleveur reproche au chef de l'Etat de ne pas avoir pris des "décisions plus justes, plus importantes", car "on ne s'en sort plus aujourd'hui". Selon lui, "il fallait être plus ferme au niveau européen. Dans cette concurrence là, on a été oublié". Il dénonce des "coûts de production élevés, des normes environnementales à respecter de plus en plus dures".
Lors de l'édition 2016, des agriculteurs avaient sifflé et hué le chef de l'Etat, scandant des "Hollande démission". Les candidats à l'élection présidentielle sont aussi attendus pendant ce salon. Le prochain gouvernement devra en effet négocier l'orientation de la PAC (Politique agricole commune) 2020-2025 face à des partenaires européens concurrents.