Sandra, aujourd'hui âgée de 45 ans, a eu son premier et seul enfant le jour de ses 41 ans. Elle confie à Olivier Delacroix sur Europe 1, n'avoir "aucune crainte" d'être en décalage avec son fils.
"[Mon compagnon] était déjà papa de deux garçons qui avaient 14 et 12 ans à l'époque. Mon garçon a donc deux grands frères. [Mon compagnon] était complètement pour, il avait envie d'avoir un troisième enfant et il a un an de plus que moi.
Cela m'a quand même paru être une naissance sur le tard parce qu'on se dit qu'à partir de 40 ans, il faut peut-être faire un petit peu attention à l'horloge biologique. Personnellement, je m'étais mis en tête qu'à 43 ans j'abandonnerais l'idée d'avoir un enfant. Mon petit garçon qui est né le jour de mes 41 ans est mon seul enfant. La vie fait que cela ne s'était pas fait avant.
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"J'étais un petit peu résignée"
Nous, les femmes, c'est vraiment quelque chose à laquelle on pense. On voit partout : "Attention, à partir de 40 ans, la fertilité baisse. Il faut y penser. Si vous voulez des enfants il faut faire attention, après ça sera trop tard." On a cette espèce d'épée de Damoclès. Ce sont des idées reçues, on nous le rabâche sans arrêt donc à un moment donné on se dit : "Est-ce que ce n'est pas vrai en fin de compte ?"
Moi, j'étais un petit peu résignée. Je m'étais dit que je me donnais jusqu'à mes 43 ans pour arriver à construire ce projet de vie, d'avoir un enfant et qu'à partir de 43 ans, j'abandonnerais cette idée parce qu'après ça devient encore plus difficile de tomber enceinte. [Cette limite] était complètement arbitraire. C'est moi qui me la suis mise dans la tête, ce n'est pas du tout mon entourage qui m'avait fait des remarques. Je ne vous cache pas que je m'étais dit pourquoi ne pas partir en Belgique ou en Espagne pour faire une insémination. J'y ai pensé, ça m'a traversé l'esprit.
[Puis il faut trouver le bon compagnon.] Pour être totalement sincère, j'avais aussi envie que mon petit garçon ait des frères et sœurs. On parle de plus en plus des familles recomposées, on dit souvent qu'à partir de 35-40 ans, les hommes ont une deuxième vie familiale. Je m'étais dit : "Cet homme-là est très bien, on a la même envie, le même projet." On l'a décidé ensemble et c'était sur les rails.
"Quand je vais à la sortie de l'école de mon garçon, je me sens complètement à ma place"
[Mon enfant est arrivé dans des conditions] impeccables. Je n'ai pas été enceinte à 20 ans mais j'allais dire [que cela s'est passé] très certainement comme une fille de 20 ans. Grossesse très bien, accouchement très bien, tout très bien. Mon garçon grandit bien, il est adorable, il s'entend très bien avec ses camarades d'école, il n'y a aucune difficulté.
Je n'ai absolument aucune crainte [d'être en décalage avec mon fils]. Quand je vais à la sortie de l'école de mon garçon, je me sens complètement à ma place, je ne me sens absolument pas décalée par rapport aux autres mamans. Je me demande s'il n'y a pas d'autres mamans qui sont un peu dans mon cas. Je me sens complètement à l'aise, pour le moment je n'ai aucune crainte du tout. S'il se trouve qu'on a un enfant à plus de 40 ans, il n'y a que nous que ça regarde. Les autres n'ont pas à nous regarder bizarrement ou quoi que ce soit.
[Pour ce qui est du regard des autres], je n'ai ressenti quoi que ce soit de la part de mon entourage professionnel, amical ou familial. Les gens m'ont toujours laissée faire mes choix, mes envies, ma vie. Je n'ai jamais eu de remarque comme : "Enfin, tu en as un !" [Avant le père de mon enfant, j'ai été en couple avec un homme qui avait 14 ans de plus que moi.] A l'époque, on disait à mon compagnon : "Fais attention, Sandra à 14 ans de moins que toi. Elle va vouloir un enfant, tu vas te faire piéger." Lui a entendu pas mal de fois ce genre de discours. Ça fait très plaisir ! (ironique)"
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