La directrice de la formation initiale de Sciences Po Paris, Bénédicte Durand, a été nommée administratrice provisoire de l'école après la démission mardi de son directeur Frédéric Mion, suite à l'affaire Duhamel, a annoncé le ministère de l'Enseignement supérieur mercredi. Cette nomination a été décidée par la ministre Frédérique Vidal après "échange avec le président par intérim de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP) Louis Schweitzer", lui-même récemment nommé en remplacement d'Olivier Duhamel.
Désignée jusqu'à la nomination d'un nouveau directeur
Bénédicte Durand Durand a été nommée "jusqu'à la désignation d'un nouveau directeur", indique le communiqué, sans préciser de calendrier. Mardi soir, Frédéric Mion, a présenté sa démission après une série de révélations qui ont accru la défiance à son encontre au sein de la prestigieuse institution. Il avait notamment nié être au courant des agissements d'Olivier Duhamel, président démissionnaire de la FNSP qui chapeaute Sciences Po avant de modifier ses déclarations. Le politologue est accusé par sa belle-fille Camille Kouchner d'avoir violé son frère jumeau quand il était adolescent.
Des témoignages de violences sexistes et sexuels dans les IEP
Par ailleurs, Frédérique Vidal et Elisabeth Moreno, ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, ont échangé mardi soir avec les directeurs des Instituts d'Études Politiques suite aux récents témoignages de violences sexistes et sexuelles par les étudiantes et les étudiants. Ces derniers jours, les messages d'étudiantes se disant victimes ou témoins de comportements et violences sexistes, y compris des viols, dans plusieurs IEP de France se sont multipliés sous le mot-dièse #sciencesporcs.
Une enquête préliminaire a été ouverte pour viol à Toulouse, deux pour agressions sexuelles à Grenoble et un signalement à la justice a été fait à Strasbourg. "Je vais demander à l'inspection générale de se déplacer dans les différents IEP pour voir quel sont les dispositifs existants" pour lutter contre le phénomène et voir "comment on peut les améliorer concrètement", a dit Mme Vidal à la presse à l'issue de cet échange. "Il est essentiel que la parole se libère mais aussi que la justice soit faite", a-t-elle ajouté. "Il est temps que l'omerta soit levée, il est important de dire à cette jeunesse qu'elle n'est pas seule", a aussi déclaré Elisabeth Moreno.